La Banque Nationale Suisse (BNS) et les autres autorités monétaires du pays ont pris ce matin des mesures en vue de renforcer le système financier du pays. Elles passent en particulier par le transfert d'actifs illiquides d'UBS dans une société à but spécial. Crédit Suisse, à qui la faculté était offerte également, a décliné l'offre.
"Cette action de la BNS s'inscrit dans le cadre d'un paquet de mesures prises par la Confédération en vue de renforcer le système financier suisse. La Banque nationale remplit ainsi son mandat légal qui consiste notamment à contribuer à la stabilité du système financier. Elle est convaincue qu'il sera de ce fait possible de soulager durablement le système financier suisse. La stabilisation ainsi visée favorisera l'ensemble de l'activité économique en Suisse et, partant, servira l'intérêt du pays", explique la banque centrale.
L'accord conclu avec la BNS prévoit qu'UBS vende les titres à une société à but spécial, société qu'elle dotera d'un capital de 6 Milliards de Dollars au maximum. Ce capital servira en premier lieu à couvrir des pertes. La Banque nationale financera l'achat des actifs grâce à un prêt à long terme, assorti d'une garantie, et d'un montant maximum de 54 Milliards de Dollars. En contrepartie, elle se verra attribuer le contrôle de la société à but spécial. Après remboursement du prêt, elle recevra une participation au bénéfice de 1 Md$s et 50% de l'éventuel capital restant. UBS pourra ainsi être déchargée de l'essentiel de son exposition résiduelle aux segments à problème du marché du crédit. Dans le cadre des mesures prises, cette banque s'est engagée à renforcer encore sa dotation en fonds propres et à accepter des standards en matière de rémunération, lesquels seront définis en consultation avec la Commission fédérale des banques (CFB).
Le crédit de la Banque nationale est couvert par la mise en gage de tous les actifs de la société à but spécial. Il sera rémunéré au Libor pour dépôts à un mois en dollars, plus 250 points de base. Les revenus de cette société issus des intérêts reçus, des amortissements et des ventes d'actifs serviront, après couverture des frais d'exploitation, en priorité au remboursement du crédit. Ce dernier arrivera à échéance dans 8 ans, mais pourra être prolongé et s'étendre sur une durée totale de 12 ans, afin d'assurer une liquidation ordonnée des actifs, précise la BNS.
UBS a précisé que l'opération réduira son exposition nette à plusieurs catégories de risques sera réduite "à presque néant" (elle s'élevait à 44,2 Mds$ au 30 juin 2008). A titre préliminaire, UBS estime que la transaction pèsera sur les bénéfices à hauteur de près de 4 MdsCHF. A la fin de l'exercice 2008 le ratio de capital de catégorie 1 devrait ressortir à près de 11,5%, en excluant d'autres facteurs concernant les résultats du quatrième trimestre. En marge de ces annonces, la banque fait le point sur ses comptes trimestriels. Conformément à l'annonce du 2 octobre, UBS a dégagé un léger résultat net attribuable aux actionnaires de 296 MCHF au troisième trimestre 2008, indique-t-elle, dont un crédit d'impôt de 912 MCHF. Le ratio de capital BRI total au 30 septembre est estimé à 14,8% et le ratio de capital de catégorie 1 à près de 10,8%, contre 15,7% et 11,6% à fin juin.
De son côté, le Crédit Suisse a annoncé ce matin avoir trouvé un accord avec la Commission Bancaire Fédérale Suisse (SFBC) pour lever 10 Milliards de Francs Suisses via des actions "Treasury", des convertibles et de la dette hybride non-dilutive. Les titres ont été placés auprès d'un petit nombre d'investisseurs, dont le plus important est une filiale de Qatar Investment Authority. Le Crédit Suisse juge par ailleurs que l'initiative de la Banque Nationale Suisse (qui a lancé à son tour un plan de sauvetage) est positive mais qu'il n'y souscrira pas. Le ratio Tier 1 de la banque devrait monter à 13,7%. Pour le 3ème trimestre, Crédit Suisse anticipe une perte nette de 1,3 Milliard de Francs Suisses environ, dont une perte de 3,2 MdsCHF dans la banque d'investissement, grevée par 2,4 MdsCHF de dépréciations supplémentaires.
(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.