Crise financière : cabale médiatique autour du dossier Fortis ?

16/10/2008 - 09:31 - Boursier.com

"Nous, au Luxembourg, avec la France et la Belgique avons fait tout ce qu'il fallait faire pour sauver Fortis, et pour sauver Dexia...

"Nous, au Luxembourg, avec la France et la Belgique avons fait tout ce qu'il fallait faire pour sauver Fortis, et pour sauver Dexia. L'argent que l'État du Luxembourg y a mis n'est pas de l'argent perdu puisque nous avons des contreparties, et nous avons des rémunérations exigeantes !" a déclaré Jean-Claude Juncker, le Premier Ministre luxembourgeois au micro de RTL le 13 octobre dernier. Cet avis est cependant loin d'être unanime... Dans l'affaire de la nationalisation de la banque belge Fortis, les petits actionnaires se trouvent spoliés et ne manquent pas s'en prendre à la direction du groupe. S'exprimant sur Europe 1, Fabrice Rémon -du Cabinet Deminor représentant les petits actionnaires de Fortis- a expliqué que ceux-ci se sentaient privés de leurs droits : "Il y a une grande frustration de la part des actionnaires de Fortis qui ont été complètement dépouillés. Fortis était auparavant un groupe à la fois d'assurance et de banque en Belgique, aux Pays-Bas, et au Luxembourg. Un week-end d'octobre, ils se sont endormis actionnaires d'une belle structure, et réveillés, le lundi matin, complètement dépouillés puisqu'une partie avait été vendue, notamment à la BNP... Cette partie, c'était l'assurance en Belgique, et le réseau bancaire belge ! Aujourd'hui, les actionnaires de Fortis se retrouvent avec, à la fois, un portefeuille de crédits pas très séduisant dans la période actuelle, et un petit reste d'activité d'assurance à l'international" rapporte Fabrice Rémon. Le représentant des intérêts des petits porteurs s'est également indigné sur Europe 1 de l'absence de consultation des petits actionnaires de Fortis avant recapitalisation : "Une chose est tout de même assez surprenante : cette cession d'actifs essentiels pour Fortis n'a absolument pas fait l'objet d'un vote en Assemblée Générale... Or, un certain nombre d'opérations, dont le rachat d'une grande banque en Hollande, avaient fait l'objet d'une demande en Assemblée Générale et d'une ratification. On peut s'interroger sur la liberté qu'a prise le gouvernement belge pour se séparer de ses actifs précieux". Francis Lippens -le Président du Conseil d'Administration de Fortis- a répondu en dénonçant, à la fois, les prises de position partisane de la presse, et la cabale menée contre la banque par les associations d'actionnaires. Il les accuse d'avoir "investi le champ médiatique" et de s'y livrer à "des procès d'intention et des attaques personnelles...". Selon le quotidien économique belge L'Echo, M. Lippens aurait ainsi déclaré, lors d'une réunion du Cercle de Lorraine, "je dois bien constater que des groupes d'intérêt comme Deminor, Test-Achats ou la VEB (association de petits porteurs néerlandais) ont joué un jeu dangereux. Je le déplore !".



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