REMY COINTREAU : chiffre d'affaires en baisse de 2,5% au premier semestre

16/10/2008 - 10:34 - Option Finance

(AOF) - Remy Cointreau a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 2,5% à 365,2 millions d'euros au premier semestre 2008-2009. Le croissance organique atteint 6,7% pour les marques du groupe sur la période. Le groupe de spiritueux précise que la Chine, les marchés du Sud Est asiatique et la Russie en sont les principaux moteurs. Les ventes de cognac ont progressé de 1,6% à 170,2 millions d'euros, grâce à de fortes hausses de prix et malgré le ralentissement aux Etats-Unis. En revanche, l'activité des marques Liqueurs et spiritueux recule de 4,1% avec un chiffre d'affaires de 97,8 millions d'euros. Par ailleurs, le groupe précise qu'il versera une indemnité de 224 millions d'euros et cédera sa participation de 25% dans le réseau de distribution Maxxium pour un montant net de 60,4 millions le 30 mars 2009. Rémy Cointreau confirme enfin qu'il n'anticipe pas de progression organique de son résultat opérationnel courant en 2008-2009. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels. - Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement " haut de gamme " et l'espoir de dégager "une formidable rentabilité" à moyen terme.

Les points faibles de la valeur

- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre. - En 2006, Rémy Cointreau a notifié à Maxxium la résiliation de l'Accord Global de Distribution à effet du 30 mars 2009 afin d'adopter de nouvelles options de distribution dans des marchés prioritaires comme celui de l'Asie. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Deux éléments primordiaux influent sur la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. A cet égard, Rémy Cointreau dispose avec sa branche liqueurs (Cointreau, Passoa...) d'atouts certains pour répondre aux nouvelles tendances. -Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Les grands groupes agroalimentaires continuent à afficher de bonnes performances pour le premier semestre 2008, malgré la hausse des coûts des matières premières. Nestlé a bénéficié d'une progression de 8,9% de son activité au premier semestre pour un bénéfice net en croissance de 6%. Face à des résultats supérieurs à ses attentes au second trimestre 2008, Kraft a relevé ses objectifs pour l'année. Il s'attend désormais à une croissance organique de 6% au lieu des 5% précédemment estimés. Même constat pour Danone, dont l'activité semestrielle, en croissance organique de 9,6% a dépassé les prévisions des analystes. Néanmoins ces résultats proviennent souvent de hausses de prix. Chez Nestlé celles-ci représentent 5,4% des 8,9% de croissance organique. Pour Danone, l'évolution des ventes en valeur s'établit à 7,1%, alors qu'elle n'est que de 2,5% pour les volumes. Les analystes s'inquiètent donc de la capacité de certains groupes à poursuivre cette stratégie à l'avenir. D'autant que la progression des volumes vendus n'atteint pas les niveaux escomptés. Ainsi, au premier semestre, les volumes commercialisés par Nestlé dans les domaines de la nutrition et des eaux embouteillées ont été inférieurs à ses prévisions. Danone, qui a pratiqué des hausses de prix dans les produits laitiers, a subi un recul de ses parts de marché (de 33% en 2007 à 31% en 2008) au profit des marques de distributeurs.