ACCOR : le chiffre d'affaires recule sur les 9 premiers mois

16/10/2008 - 18:14 - Option Finance

(AOF) - La chaîne d'hôtellerie Accor a publié son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année, qui s'établit à 5,8 milliards d'euros, en recul de 5,4% par rapport à l'année dernière. Ce chiffre ressortait alors à 6,1 milliards d'euros. Le groupe souligne que le chiffre d'affaires marque une progression de 4,1% en données comparables. Le chiffre d'affaires de l'activité des Services affiche une progression de 11% en données publiées à fin septembre 2008. A périmètre et change constants, la progression est de 12,6%. La politique de croissance externe a dégagé un chiffre d'affaires supplémentaire de 3,8%. En revanche, les effets de change, principalement dus à la faiblesse des devises latino-américaines, ont un impact négatif sur le chiffre d'affaires de 2,2%. Sur le plan des perspectives, Accor réduit son objectif de résultat avant impôt et éléments non récurrents entre 870 et 890 millions d'euros, contre 910 à 930 millions précédemment. "Les chiffres du troisième trimestre 2008 ont enregistré le début d'un réel ralentissement économique mondial", justifie Accor. "Cet objectif de 870 à 890 millions d'euros intègre une progression du résultat avant impôt à périmètre et taux de change constants de 12% sur l'ensemble de l'année 2008, dont 25% sur le premier semestre et 3% sur le second." (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

D'Ibis à Sofitel, de Formule 1 à Mercure : quelques-unes des nombreuses enseignes hôtelières d'Accor, présent sur tous les segments de l'économique au luxe, et qui font du groupe le champion européen et, grâce à son implantation sur le créneau économique aux Etats-Unis, l'un des leaders mondiaux dans ce domaine. Mais si l'hôtellerie est de loin le premier métier du groupe en termes de revenus, Accor, présent dans 140 pays et fort de 158 000 collaborateurs, est aussi la référence en matière de titres de services (avec les célèbres Tickets Restaurants) se positionne également dans les casinos (participation dans le Groupe Lucien Barrière) et la restauration (Lenôtre). En 2006, le groupe a décidé de se recentrer sur ses deux métiers en croissance, les Services et l'Hôtellerie. Après la vente, dès 2006, de 50% de Carlson Wagonlit, de Go Voyages et de titres Club Med (il n'en possède plus que 6%), Accor a cédé, en avril 2007, la chaîne hotellière américaine Red Roof Inns pour un montant de 1,32 milliard de dollars. Le groupe a poursuivi en fin d'année la cession de ses participations non stratégiques avec la vente des murs de 47 hôtels en France et de 10 hôtels en Suisse pour 518 millions d'euros. En fin d'année, 2007, Accor a présenté son projet baptisé " Accor Hospitality " visant à rendre plus profitable son activité Hôtellerie. Le groupe compte notamment accroître ses parts de marché dans le segment milieu de gamme en Europe et accélérer son développement dans l'hôtellerie économique et milieu de gamme sur des marchés émergents comme la Chine.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- L'équilibre des métiers du groupe est un atout. En outre, l'activité de titres de services d'Accor est peu cyclique. - Accor, présent sur toute la gamme d'hôtels, de l'économique au luxe, dispose d'une forte exposition au segment économique, lequel offre une meilleure capacité de résistance en période difficile. Le groupe a d'ailleurs confirmé l'ouverture de 200 000 chambres nouvelles sur la période 2006-10, dont la moitié sur le segment économique, dans les pays émergents, au Moyen-Orient, en Amérique Latine et dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). - Accor a accéléré son programme de cessions d'actifs immobiliers, qui devrait permettre de dégager plusieurs milliards d'euros de cash ces prochaines années. - Sur le long terme, l'hôtellerie et les services connaissent une tendance favorable, compte tenu de l'augmentation des revenus disponibles et du temps de loisirs.

Les points faibles de la valeur

- La faiblesse du dollar est défavorable au groupe. - L'hôtellerie étant une industrie à coûts fixes élevés, toute réduction de l'activité se traduit par une forte baisse des résultats. - Plusieurs chantiers sont encore en cours. Une homogénéisation du parc de la chaîne haut de gamme Sofitel, tout particulièrement en France, est nécessaire. Dans le milieu de gamme et économique, Accor doit relancer les marques Formule 1, Ibis et Novotel.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Bien que son profil lui offre une bonne capacité de résistance, Accor est une valeur dite cyclique. A ce titre, à l'image de l'ensemble des valeurs du secteur, tout événement susceptible de ralentir la croissance mondiale, et plus particulièrement d'affecter le tourisme (comme les craintes d'attentats), pèse sur les perspectives économiques du secteur, et par ricochet, peut pénaliser le cours de Bourse du titre. - Parmi les indicateurs sectoriels à suivre, le taux d'occupation des hôtels et le RevPAR (prix multiplié par volume –nuitées-). - Le renforcement début mai 2008 de Colony et Eurazeo au capital d'Accor devrait conduire le groupe à augmenter sa rentabilité.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Face à des clients de plus en plus volatiles, la mise en place d'un programme de fidélisation est un enjeu stratégique pour les groupes hôteliers. Les grands groupes internationaux tels qu'InterContinental, Marriott, Hilton ou Starwood, l'ont pris en compte il y a déjà quelques années. Accor, cinquième acteur mondial dans le secteur de l'hôtellerie, vient de lancer un programme de fidélisation international, multimarque, baptisé " A|Club ". L'ensemble des hôtels sont concernés, qu'il s'agisse de l'hôtellerie prestige, moyen et haut de gamme, ou économique. Le groupe souhaite capter au moins 5 millions de membres actifs d'ici à trois ans, soit cinq fois plus qu'actuellement. Or jusqu'à présent aucun de tous les systèmes de fidélisation du groupe (une dizaine) n'était à la fois mondial, multimarque et gratuit. Pour attirer le client, Accor compte à la fois sur sa stratégie multimarque mais aussi sur des partenariats : le programme de fidélisation a été, en effet, lancé avec des acteurs du transport aérien (dont Air-France-KLM), le Club Méditerranée et Europcar.