Bonne nouvelle pour les consommateurs ! Le prix du pétrole a été divisé par deux en quelques mois, ce qui devrait se répercuter prochainement sur les prix de nombreux produits, à commencer par les carburants, le fuel domestique, le gaz... mais aussi les billets d'avion ou les emballages en plastique !
Hier soir à New York, le cours du baril est ainsi passé sous la barre des 70$ (69,85$) pour la première fois depuis août 2007, à la faveur d'une forte hausse des stocks américains de pétrole, signalant un ralentissement de la demande. Les réserves de brut des Etats-Unis ont augmenté la semaine drnière de 5,6 millions de barils, à 308,2 millions de barils, alors que les marchés prévoyaient une hausse de seulement 2,2 millions de barils. A Londres, le baril de Brent est tombé sous les 67$ à 68,60$.
Cette situation est en revanche mal vécue par les pays producteurs d'or noir, qui voient leur manne pétrolière se réduire, au moment où certains ont engagé des investissements très importants... L'OPEP, le cartel des pays exportateurs, a ainsi décidé hier d'avancer une nouvelle fois sa réunion d'urgence, pour la tenir vendredi prochain, 24 octobre, à Vienne. Initialement, les pays exportateurs devait se retrouver le 17 décembre. La semaine dernière, ils avaient décidé d'une réunion d'urgence pour le 18 novembre, mais l'urgence ayant monté d'un cran supplémentaire, ils se verront donc dès le 24 octobre.
Avant-hier, dans son rapport mensuel, le cartel avait revu en baisse ses prévisions de demande pour 2008 et 2009. Il s'était inquiété d'une "spectaculaire aggravation des conditions sur le marché", estimant que les Etats-Unis étaient déjà tombés en récession et que l'Europe allait suivre...
L'OPEP, qui produit environ 40% du pétrole mondial, a déjà perdu environ 1 Md$ par jour en revenus depuis le record de juillet à 147$ le baril. La réunion de vendredi prochain sera donc un test important de l'unité des membres du cartel, dont l'influence sur les prix s'est malgré tout réduite ces dernières années... Certains pays-membres, comme l'Iran et le Venezuela, militent en faveur d'une baisse de la production, alors qu'ils ne parviennent pas à produire au niveau de leurs quotas actuels et seraient durement affectés en cas de baisse.
Les experts soulignent donc que toute baisse ne pourrait provenir que de l'Arabe Saoudite et du Koweit, jusqu'ici peu favorables à un assouplissement de la production.
L'attitude des pays non-membres sera aussi déterminante pour la fixation des prix dans les prochains mois, en particulier celle de la Russie et du Mexique, dont les budgets nationaux seraient mis à mal par des prix durablement inférieurs à 70$ par baril.
Quant aux grandes compagnies pétrolières occidentales, elles pourront supporter temporairement des prix de l'ordre de 60$ à 70$, mais en cas de baisse jusqu'à 50$, elles commenceraient à réduire leurs investissements, ce qui poserait les jalons d'une pénurie et... d'une nouvelle hausse des prix à moyen terme..
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