L'OREAL : La croissance à 2 chiffres des résultats "n'est pas un dogme"

27/04/2006 - 10:53 - Option Finance

(AOF) - Le nouveau directeur général de L'Oréal, Jean-Paul Agon, rappelle dans les colonnes du "Figaro Economie" que son groupe a toujours réussi à progresser plus rapidement que le marché et à gagner des parts de marché grâce aux innovations. Il juge ainsi raisonnable l'objectif d'une croissance de l'activité de 6 à 8%. Quant à la croissance externe, Lindsay Owen-Jones, qui conserve la présidence du conseil d'administration, décrit le scénario le plus crédible comme celui d'une succession d'acquisitions de taille moyenne plutôt que d'une mégafusion jugée peu probable. Concernant la croissance des résultats, Lindsay Owen-Jones affirme que la croissance à deux chiffres "n'est pas un dogme". "C'est peut-être une habitude, mais ça n'a jamais été un engagement formel", précise le dirigeant. Pour Jean-Paul Agon, "si une année donnée, l'occasion d'une acquisition se présente, il serait dommage de s'en priver pour cela". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITES DE LA SOCIETE

L'Oréal, leader mondial des cosmétiques, intervient notamment dans les produits capillaires, les soins pour la peau, la protection solaire, le maquillage, le parfums et les produits de toilette. Dans la branche cosmétiques (98 % du chiffre d'affaires du groupe), les ventes se répartissent entre l'Europe de l'Ouest (plus de 51 %), l'Amérique du Nord (un peu plus de 25 %) et le reste du monde. Cette branche est divisée en quatre divisions : les produits grand public (54,5 % du chiffre d'affaires en 2004), les produits de luxe (24,8 %) vendus en parfumeries, en grands magasins et en boutiques duty free, les produits professionnels (14 %), et enfin la cosmétique active (6 %), dont le chiffre d'affaires provient des ventes en pharmacies et espaces beautés spécialisés. PDG depuis seize ans, Lindsay Owen-Jones a laissé en avril 2006 les commandes opérationnelles du numéro un mondial des cosmétiques, tout en restant président du conseil d'administration. La direction générale, elle, a été confiée à Jean-Paul Agon, qui a dirigeait L'Oréal USA jusque là.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Depuis vingt et un ans, l'Oréal affiche une croissance à deux chiffres de son résultat net opérationnel par action. - L'Oréal bénéficie de la forte notoriété attachée à ses marques mondiales. En outre, le leader mondial des cosmétiques dispose d'une expertise marketing et de capacités d'innovation reconnues. L'Oréal est arrivé juste derrière Renault dans le palmarès des brevets déposés en France en 2005. - L'Oréal ne dépend pas d'une zone géographique ou d'un type de réseau de distribution en particulier, ce qui lui confère des qualités défensives. - La structure financière du groupe, très peu endetté, lui laisse une large marge de manoeuvre pour réaliser des opérations de croissance externe. De plus, la participation non stratégique de 10 % dans Sanofi-Aventis constitue une réserve de fonds de plus de 10 milliards d'euros. - Le titre bénéficie d'un important programme de rachat d'actions.

Les points faibles de la valeur

- L'atonie de la croissance en Europe et la pression des distributeurs sur les prix pèsent sur la dynamique des ventes du groupe. n Les mouvements de concentration dans le secteur, avec notamment la fusion Procter & Gamble - Gillette, entraînent une intensification de la concurrence. - On a souvent reproché à L'Oréal son manque d'ambition en termes de croissance externe. Le rachat de Body Shop et le discours volontariste de Jean-Paul Agon en matière d'acquisitions semblent aller dans la bonne direction. - La structure de l'actionnariat du groupe suscite des interrogations à moyen terme. Depuis la fusion de L'Oréal et son holding de contrôle Gesparal en 2004, la famille Bettencourt et Nestlé détiennent respectivement en direct 27,5 % et 26,4 % du capital. S'ils sont liés pour quelques années encore, ils recouvreront à terme leur liberté.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur des produits de soin est généralement considéré comme relativement défensif et bénéficie d'une prime par rapport aux autres biens de consommation. - Le groupe est sensible à l'évolution du dollar. Toutefois, pour limiter sa dépendance, L'Oréal a mis en place des stratégies de couverture. - L'Oréal pourrait envisager la cession d'une partie de sa participation de 10 % dans Sanofi-Aventis à partir de 2007.