Nicolas Sarkozy organise le soutien de l'activité économique

23/10/2008 - 17:06 - Option Finance

(AOF) - En déplacement à Annecy, Nicolas Sarkozy a annoncé une batterie de mesures pour soutenir l'activité des entreprises. Deux grandes annonces se distinguent. D'abord, la création d'un fonds stratégique d'investissement destiné à aider les entreprises, petites et moyennes, affectées par la crise. Ce fonds géré par la Caisse des Dépôts et consignations, sous la surveillance du Parlement, bénéficiant des ressources propres de la CDC complétées " le cas échéant par d'autres ressources publiques et privées ", pourra intervenir en faveur de filières jugées stratégiques en raison de leurs technologies ou exposées à des menaces de délocalisation. Ces interventions prendront la forme d'avances remboursables ou de prises de participation au capital. La décision de créer un fonds français intervient deux jours après la proposition faite par le chef de l'Etat à ses partenaires européens de lancer des fonds souverains européens susceptibles d'empêcher que des capitaux étrangers ne mettent la main sur le capital des entreprises. Pour le président français, ces fonds étaient appelés à se coordonner. Mais cette idée ayant rencontré l'hostilité de certains pays, dont l'Allemagne, le président a préféré ne pas attendre la réponse de ses homologues européens. Deuxième annonce : l'exonération "totale et définitive" de la taxe professionnelle pour les investissements réalisés entre le 23 octobre 2008 et le 31 décembre 2009. L'Elysée évalue le coût de la mesure à environ un milliard d'euros en année pleine. Selon Nicolas Sarkozy, cette mesure est la seule avoir un impact négatif sur les comptes de l'Etat, mais à partir de 2011. " D'ici là, on le temps de voir ce que sera la croissance et ce que seront les recettes fiscales ", a t-il estimé. Parmi les autres mesures, la création d'un poste de médiateur du crédit. Le chef de l'Etat a chargé l'ancien président de la compagnie des commissaires aux comptes, Réné Ricol, de jouer le rôle de médiateur entre les banques et les entreprises pour faciliter l'accès au crédit de ces dernières. Dans la même veine, Nicolas Sarkozy a indiqué vouloir "apporter les garanties supplémentaires aux assureurs de crédit". Enfin, l'Etat va injecter 175 milliards d'euros en trois ans dans l'activité économique, notamment dans l'économie numérique.