Alors que l'économie mondiale se contracte, Stéphane Deo -chef économiste chez UBS Investment Bank- évoque une probable "récession globale" qui, contrairement à ce que l'on a pu croire jusqu'à présent, n'épargnera pas les pays émergents, puisque ceux-ci ont pour principal client les pays développés !
L'économiste d'UBS a ainsi expliqué sur Europe 1 que la crise financière avait été le catalyseur et le "déclencheur" de l'actuelle crise économique. En revanche, il n'attend pas sortie rapide de ce mouvement de retournement économique. Ce dernier considère en effet que les gouvernements ont trop tardé avant d'intervenir. Il estime qu'en présence d'une "crise financière de cette ampleur, on en sort quand les gouvernements interviennent... Les gouvernements ont traîné les pieds jusqu'à présent, même si là il y a vraiment eu des interventions qui ont été extrêmement importantes, non seulement sur leur forme, mais également en termes de moyens mis en oeuvre".
Stéphane Deo considère ainsi que ces mesures ne seront probablement "pas suffisantes pour relancer l'économie". Avec "une crise de ce type, habituellement les interventions du gouvernement sont suffisantes pour stabiliser le système financier", mais il y a "toujours un, deux, voire trois ans de restrictions de crédit... La croissance reste extrêmement molle, dans le meilleur des cas, pendant un an ou deux ans...".
L'économiste considère que si les gouvernements étaient intervenus plus tôt, les retombées économiques auraient été meilleures : "Le Plan Paulson, six mois plus tôt, aurait été fantastique, mais il n'y avait pas les conditions pour le mettre en place !"..."Le seul moyen de sortir de cette crise, c'est une réponse globale. Pour l'instant, on a eu des réponses qui ont été essentiellement nationales". Une "réponse plus coordonnée", prise par exemple dans le cadre du G20 de la mi-novembre, "serait à même d'avoir un impact important" estime Stéphane Deo.
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