La baisse actuelle des prix du pétrole n'est sans doute que temporaire.. En effet, la production mondiale d'or noir devrait baisser plus vite que prévu d'ici à... 2030, selon une version non définitive du dernier rapport annuel de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE).
Le 'Financial Times', qui s'est procuré les grandes lignes du projet de ce rapport sur les Perspectives Energétiques Mondiales, avant sa parution officielle prévue le 12 novembre, précise ce matin que l'AIE envisage une baisse annuelle de la production de 9,1%, si des investissements supplémentaires importants ne sont pas réalisés, ce qui marquerait un déclin bien plus prononcé que ce qu'elle anticipait jusqu'ici...
Même si ces investissements étaient faits, le rythme de production sera amené à baisser de 6,4% par an dans les prochaines années, estime l'agence.
Les compagnies auront du mal à compenser la baisse de production des gisements actuels, en particulier en Mer du Nord, en Russie et en Alaska. Et la crise économique qui se profile, en faisant chuter les prix de l'or noir, ne fait qu'empirer la situation future, en entraînant un report des décisions d'investissement des compagnies et des pays producteurs.
Les nouvelles prévisions de l'AIE interviennent alors même que l'agence a réduit ses prévisions de demande pétrolière : en raison d'un prix moyen élevé du baril et d'une croissance économique un peu mois forte, le monde consommerait 106,4 millions de barils par jour (mbj) d'ici à 2030 (contre environ 86 mbj actuellement), alors que l'AIE tablait jusqu'ici sur 116,3 mbj.
L'AIE précise que la croissance de la demande de pétrole viendra des pays émergents dans les 20 prochaines années, tandis qu'elle devrait baisser dans les pays développés (Etats-Unis, Europe, Japon).
D'autres organismes de recherche ainsi que des compagnies pétrolières, dont Total, avaient déjà tiré la sonnette d'alarme ces dernières mois, en estimant qu'il serait difficile pour l'industrie de franchir la barre de production des 100 mbj. L'AIE semble donc avoir rejoint progressivement les prévisionnistes les plus pessimistes...
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