Une semaine de Bourse - Octobre rouge

31/10/2008 - 18:07 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses mondiales ont terminé le mois d'octobre en forte baisse. L'indice Dow Jones cédait vendredi à mi-séance 14,75% depuis le 1er octobre, le S&P 500, 17,34 %, et le Nasdaq, 17,56 %, ont connu leur plus mauvais mois depuis le krach d'octobre 1997. En Asie, la Bourse de Tokyo affichait vendredi à la clôture un repli de 24,55%. A Paris, le CAC 40 a abandonné 13,52% sur le mois, sa plus forte baisse mensuelle depuis septembre 2002. La chute des indices aurait pu être plus marquée encore sans l'intervention de la Réserve fédérale américaine. Face à la débâcle des marchés, la Fed, emboîtant le pas de la Chine et de la Norvège, a réduit mercredi d'un demi-point le niveau de son principal taux directeur, désormais à 1%. Il s'agit de la neuvième baisse depuis le début de la crise financière à l'été 2007. Quelques jours plus tôt, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, avait évoqué une prochaine baisse des taux lors de la réunion du conseil des gouverneurs le 6 novembre prochain. Pour les analystes, les banques centrales n'avaient guère le choix tant les manifestations de la dégradation de l'économie mondiale se sont multipliées. L'économie américaine s'est contractée de 0,3 % au troisième trimestre en rythme annualisé, sa plus forte baisse en sept ans. Si cette estimation se confirme, les Etats-Unis seront tout proches de la récession, celle-ci se définissant comme deux trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut. En Europe, le sentiment économique est au plus bas depuis 1993, selon la Commission européenne. Confrontés à une crise qui pourrait être la plus sévère depuis les années 1930, les marchés ont reçu également l'aide des gouvernements et du FMI via la création de fonds d'aide d'urgence et de programmes de prêts. Conséquence de cette mobilisation générale : des signes d'accalmie se sont fait sentir à la fin du mois. Sur le marché du crédit, les taux interbancaires, qui s'étaient envolés à des niveaux exceptionnels début octobre, paralysant le marché, se réduisent. Et la plupart des places boursières, après les krachs des semaines précédentes, ont limité leur repli. Sur le front pétrolier, le baril de brut a repassé jeudi dernier le seuil des 70 dollars à la faveur de la baisse du dollar (qui rend plus attractive les matières premières), et des taux d'intérêt, avant de retomber aux alentours des 64 dollars vendredi. En un mois, l'or noir a perdu environ 35% de sa valeur. Depuis son record de 147 dollars en juillet, le prix du baril a fondu de plus de 56%, plombé par les craintes d'une baisse de la demande. La réduction de la production de l'Opep n'aura donc pas suffi à empêcher la glissade du marché pétrolier. A la Bourse de Paris, l'impact de la crise économique et financière a commencé à se faire sentir sur certaines entreprises, notamment les plus cycliques comme celles du secteur de l'automobile, qui ont déjà revu en baisse leurs objectifs 2008. (P-J.L)