La Societe Generale ne craint pas les menaces de nationalisation brandies hier par François Fillon ! "Nous n'avons pas cessé de prêter depuis le début de l'année", affirme Frédéric Oudéa, le directeur général de la banque, dans un entretien publié ce matin par 'Les Echos'. Les encours de crédit aux entreprises ont progressé de 18% au 3ème trimestre et ceux aux particuliers de 9%, a-t-il précisé pour illustrer son propos.
Le dirigeant a ajouté que la banque allait travailler avec le médiateur du crédit nommé par le gouvernement, René Ricol, et "étudier les dossiers qui poseront problème au cas par cas", et au niveau local.
Frédéric Oudéa estime "normal" que le régulateur "renforce ses contrôles" sur les banques, mais il appelle à leur mise en oeuvre responsable... Il serait "malsain" que l'Etat pousse les banques à "soutenir des entreprises structurellement pas rentables. Les banques françaises ne doivent surtout pas modifier leur politique d'octroi de crédit, qui leur a permis d'éviter à l'économie française d'engranger des risques "subprime" à l'origine de la crise" actuelle.
En ce qui concerne la Société Générale, malgré une baisse de 84% de son bénéfices au T3, la base de capital est "très solide, avec un ratio Tier-1 de 8,5% au 30 septembre. Celui-ci sera porté à 9% avec les émissions de titres hybrides (ndlr : souscrits par l'Etat) qui auront lieu au 4ème trimestre", a encore précisé le dirigeant.
Si la banque a bénéficié de l'aide de l'Etat sous forme de titres hybrides, elle n'a "pas besoin de capitaux en dur au travers d'une prise de participation de l'Etat", a-t-il insisté.
Au sujet de la crise financière, "le risque de crise systémique me paraît derrière nous" déclare M. Oudéa, même si "cela va prendre du temps, au moins sans doute quelques mois, avant que les investisseurs soient vraiment rassurés...".
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