LAFARGE : cession des activités ciment et granulats & béton en Italie

04/11/2008 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a annoncé la cession au groupe italien Sacci de ses activités ciment et granulats & béton en Italie, détenues à 100%, pour une valeur d'entreprise de 290 millions d'euros. Cette opération s'inscrit dans le programme de désinvestissements actuellement en cours du groupe. Lafarge est présent en Italie à travers ses activités Ciment et Granulats & Béton depuis 1996. En 2007, ces activités ont enregistré un chiffre d'affaires de 116 millions d'euros et un EBITDA de 18 millions d'euros. Sacci est un groupe familial italien basé à Rome, employant 550 personnes. Il détient plusieurs opérations en Italie, notamment quatre cimenteries, 31 centrales à béton, ainsi que des activités dans les transports et l'environnement. L'opération sera notifiée aux autorités de la concurrence italiennes dans les prochains jours et devrait être finalisée avant fin 2008 (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. En décembre 2007, Lafarge a racheté l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. Le groupe devient le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi en avril 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge pour détenir 18,60% du capital et 20,88% des droits de vote de cette société. En février 2008, Albert Frère a déclaré viser "les 25% du capital dans un délai plus ou moins long".

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a franchi en 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - Lafarge a changé de dimension en rachetant l'égyptien Orascom Cement. Il est devenu le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. En conséquence, le groupe a relevé ses objectifs de résultats pour 2010.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Les entreprises de matériaux de construction souffrent généralement de trois facteurs : d'une baisse des volumes, liée au repli du marché du BTP en particulier aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne, d'une forte hausse des coûts énergétiques et des matières premières et, enfin, d'un effet de change négatif (pour les groupes européens). Ainsi Holcim, numéro deux mondial du ciment, a affiché, au cours du premier semestre, un bénéfice d'exploitation en retrait de 15,7% et un chiffre d'affaires en baisse de 4,4%. Les intervenants qui tirent leur épingle du jeu, dans un contexte déprimé, sont ceux qui ont misé sur les pays émergents, et qui ont mené des réductions de coûts drastiques, à l'instar de Lafarge. Le leader mondial des matériaux de construction a publié un résultat net hors éléments exceptionnels en hausse de 15% pour le premier semestre. Les performances du groupe sont tirées par les marchés émergents, qui ont bénéficié d'un bond de 53% de leurs résultats d'exploitation au premier semestre, et représentent désormais 67% des résultats de la branche ciment. Le groupe, qui est parvenu à accroître son objectif initial de 340 millions d'euros de réduction des coûts en 2008, annoncera un nouveau plan de restructuration en fin d'année. Quant à Ciments Français, moins présent dans les pays émergents, et donc plus exposé aux difficultés des marchés matures, son résultat net part du groupe a fléchi de 20,1% à 181 millions, sur la première partie de l'année.