ADECCO : le bénéfice net trimestriel recule de 27%

04/11/2008 - 11:35 - Option Finance

(AOF) - Adecco a présenté un bénéfice net en recul de 27% à 168 millions d'euros au troisième trimestre 2008. L'année dernière, le groupe avait enregistré un bénéfice de 230 millions d'euros sur la même période. Le chiffre d'affaires a par ailleurs reculé de 6% à 5,1 milliards d'euros contre 5,44 milliards l'an passé. Le résultat opérationnel a chuté de 18% à 254 millions contre 296 millions l'année dernière. La marge d'Ebitda s'est dégradée à 5% contre 5,3% en 2007. Ces résultats sont globalement en ligne avec les attentes des marchés : les analystes tablaient sur un bénéfice net de 166 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 5,13 milliards d'euros. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Adecco S.A. est le leader mondial solutions en ressources humaines avec réseau de 33 000 employés et 6600 bureaux et agences répartis dans 70 pays et territoires à travers le monde. Adecco comprend trois divisions: Adecco Staffing, Ajilon Professional et LHH Career Services. Adecco Staffing se concentre sur des solutions flexibles en matière de personnel pour les industries mondiales, notamment dans les secteurs de l'automobile, de la banque, de l'électronique, de la logistique et des télécommunications. Ajilon Professional regroupe les activités spécialisées et LHH Career Services comprend l'ensemble des services d'outplacement et de gestion de carrière. Adecco est une entreprise cotée en bourse dont le siège mondial se trouve en Suisse. Ses principaux marchés sont la France, les Etats-Unis, le Japon et l'Italie. Adecco figure dans la liste des 500 plus grandes entreprises du monde (classement Forbes).

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Adecco a significativement réduit son endettement, ce qui lui permet de réaliser des opérations de croissance externe dans les segments qui lui paraissent les plus porteurs. - Forte progression du marché outre-Rhin grâce au recentrage opéré par le groupe et à l'acquisition de l'allemand DIS et de Tuja Grpoup. -Le groupe développe les activités plus rémunératrices que sont la gestion de carrières, le conseil en ressources humaines, le reclassement lors de plans sociaux ou encore le placement en CDD ou CDI, pour des emplois de plus en plus qualifiés. Il se développe également dans les économies à forte croissance.

Les points faibles de la valeur

- La concurrence sévit, particulièrement sur les grands comptes, et met la pression sur les marges. - Les performances d'Adecco sont affectées par l'atonie de ses activités d'intérim généraliste en France ainsi qu'une pression tarifaire pour les prestations d'intérim généraliste auprès des grands comptes.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Sur le secteur d'activité du groupe Adecco, les facteurs-clés sont les tendances du PIB dans les pays industrialisés et émergents et la souplesse du marché du travail résultant de législations plus ou moins favorables. - Depuis l'adoption de la loi Borloo de cohésion sociale qui met fin au monopole de placement de l'ANPE, tout salarié candidat, chômeur ou non, peut pousser la porte d'une entreprise de travail temporaire pour y décrocher, non seulement une mission d'intérim, mais aussi un contrat à durée déterminée ou indéterminée. - Adecco pourrait poursuivre des opérations de croissance externe dans un contexte de consolidation du secteur. Fin 2007, le néerlandais Randstad numéro trois mondial du secteur a racheté son homologue Vedior pour 3,5 milliards d'euros, créant ainsi le numéro deux mondial du secteur avec un chiffre d'affaires d'environ 17,3 milliards d'euros. - Concernant ses perspectives, le groupe tablait début 2008 sur une marge d'Ebitda supérieure à 5% d'ici à 2009. Il a également confirmé son objectif d'une croissance annuelle du chiffre d'affaires d'au moins 7 à 9% pour une rentabilité des capitaux investis supérieure à 25% d'ici 2009.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux entreprises

Sur le deuxième trimestre, le travail temporaire a subi de plein fouet le climat économique morose, avec la disparition de 55000 postes intérimaires sur la période. Il s'agit de la plus forte baisse jamais observée sur un trimestre pour ce type d'emploi. La bonne tenue des heures supplémentaires pourrait, en partie, expliquer cette mauvaise performance. Cette crise de l'intérim a affecté l'emploi en France puisque selon l'Unedic, 35000 emplois salariés ont été détruits. Ce recul est le premier après cinq années continues de hausse. Dans le secteur des services, la baisse des emplois intérimaires a été particulièrement forte avec 48500 postes en moins (-7,3%) sur le deuxième trimestre, selon l'Insee. Les professionnels du secteur sont pessimistes pour les mois qui viennent. Ainsi le dirigeant d'Adecco France estime que la tendance observée à la rentrée reste morose et qu'elle ne devrait pas s'inverser d'ici la fin de l'année. Ces turbulences se reflètent dans les résultats des leaders mondiaux de l'intérim. En effet, Adecco, numéro un mondial, a affiché un profit semestriel en retrait de 2% et Manpower, au troisième rang mondial, a pâti d'un recul de son profit de 17%. Seul le nouveau numéro deux mondial, Randstad, a affiché des résultats en hausse. Le groupe, qui bénéficie de la récente absorption de son compatriote Vedior, est désormais doté de nombreux atouts pour affronter les difficultés du secteur (en particulier un meilleur équilibre entre ses diverses activités).