Un petit 'couac' dans un concert de louanges... Malgré l'enthousiasme suscité par l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, les pays émergents ont du mal à cacher leur inquiétude... En effet, le parti Démocrate est traditionnellement plus protectionniste que le parti Républicain, et ils craignent que le nouveau président soit tenté de protéger en priorité les emplois américains, au détriment des échanges internationaux, surtout par ces temps de crise économique.
Pendant sa campagne, Obama en avait ainsi inquiété certains en s'engageant à renégocier le traité de libre-échange Alena, signé en 1994 entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, pour y inclure des normes sur l'environnement et les conditions de travail.
Actuellement, trois accords de libre-échange, avec la Corée du Sud, la Colombie et le Panama, sont bloqués par le Congrès américain, à majorité démocrate.
Si Barack Obama optait pour une ligne dure, le rythme des délocalisations pourrait en être ralenti aux Etats-Unis, ce qui frapperait directement les pays émergents, en premier lieu le Mexique et la Chine, sans oublier l'Inde, qui a bénéficié ces dernières années d'un flux de délocalisation d'emplois, en particulier dans l'informatique.
Toutefois, la plupart des observateurs estiment que le pragmatisme devrait l'emporter, rappelant que les présidents Clinton et Bush avaient eux aussi menacé Pékin d'une ligne dure, avant d'adopter une attitude bien plus souple par la suite. "Obama devrait poursuivre cette tradition, car les Etats-Unis ont besoin de l'aide de la Chine pour résoudre la crise financière qui menace le monde d'une récession" a estimé Zhang Liping, économiste à la Chinese Academy of Social Sciences de Pékin, interrogé par l'agence 'Bloomberg'.
Il faut dire que ce sont les capitaux étrangers, et notamment chinois, qui, en s'investissant dans des emprunts d'Etat américains, financent une part croissante des déficits budgétaires et commerciaux de Washington...
Pour l'instant, le communiqué officiel de félicitations adressé par le président chinois Hu Jintao à Barack Obama se contente de souligner laconiquement que "la relation Chine-USA est d'une grande importance pour la promotion et le maintien de la paix, de la stabilité et du développement dans le monde...".
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