Comment la BCE accompagne t-elle la reprise ?

27/04/2006 - 19:00 - Option Finance

(AOF) - Les enquêtes publiées, portant sur le mois de mars auprès des directeurs des achats du secteur manufacturier, et celles compilées par la Commission européenne montrent que l'amélioration du climat des affaires se poursuit dans la zone euro. Les statistiques économiques récentes, bien que plus erratiques, confirment l'amélioration conjoncturelle, après la déception du quatrième trimestre 2005. Dans ce contexte, les membres de la BCE insistent à chacune de leurs interventions sur un risque d'accélération des prix. Alors que l'inflation est supérieure au niveau désiré, ils craignent que le rythme de hausse des prix reste durablement au-dessus de 2 %. D'autant que les statistiques monétaires et de crédit entretiennent toujours le gonflement de l'excès de liquidités dans la zone euro. Elles servent aussi d'argument pour juger la politique monétaire très accommodante. De fait, la demande de crédit reste vive, sa progression n'est pas due qu'au crédit immobilier et les banques s'empressent de satisfaire la demande des agents non financiers. Les membres de la BCE s'emploient, dans ces conditions, à entretenir les anticipations de poursuite de la "normalisation" de leur politique. Ils ne veulent toutefois pas que les marchés envisagent un relèvement rapide des taux, susceptible de dégrader trop rapidement les conditions de financement de l'économie. La poursuite du relèvement des taux directeurs européens restera ainsi progressive ces prochains mois. Elle ne remettra pas en cause la dynamique récente. Elle empêche en revanche d'envisager une accélération marquée de l'activité économique. Jean-Louis Mourier, économiste Aurel Leven Securities