Malgré les démentis de Natixis sur l'étendue de ses pertes qui seront publiées demain, la banque évoque "des revenus négatifs de la BFI en octobre de l'ordre de 250 ME" et un coût du risque sur ses "contreparties habituelles" qui continue de "rester élevé (...) au troisième trimestre, pour s'établir au mois d'octobre à 250 ME environ".
La banque dément donc de manière ambiguë les rumeurs d'un déficit équivalent à 1 MdE rapportées par 'La Tribune'. La publication de ses résultats étant prévue demain, Natixis, comme toute autre société, n'est pas autorisée à communiquer avant cette date, sous peine de se mettre en infraction avec la législation. Natixis ne pouvait pas non plus décaler sa publication... Alors à quoi faut-il s'attendre exactement ?
Si les pertes étaient aussi élevées que le prétend la rumeur, les ratios 'Tier One' et 'Core Tier One' s'en trouveraient dégradés... L'établissement aurait alors toujours la possibilité de vendre certains actifs comme sa filiale assurance estimée entre 800 ME et 1 MdE. CNP Assurances serait sur les rangs... A défaut de générer une plus-value, cette option aurait pour effet, selon les calculs de certains analystes, de rétablir les ratios Tier One et Core Tier One de 25 points de base. Ceux-ci qui étaient respectivement estimés à 9,3% et 7,8% à la fin juin 2008 pourraient en effet tomber à 8,7% et 7,5% en cas de pertes avérées de la banque d'investissement.
En cas de nouvelle déception, la piste logique et la plus simple serait en fait une recapitalisation... Or, Natixis a déjà joué cette carte de l'appel de fonds auprès du marché ! La banque vient ainsi d'être recapitalisée à hauteur de 3,7 Milliards d'Euros début septembre. En outre, sur les niveaux de valorisation actuelle du titre, cette option est difficilement envisageable, et également difficilement acceptable par les institutionnels et particuliers...
Reste donc l'option du 'coup de pouce' de l'Etat... Hypothèse que le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier n'a pas exclue pour le dossier Natixis ce matin au micro d'Europe 1 : "La doctrine du gouvernement est extrêmement claire... si une banque est en très grande difficulté, le gouvernement ne la laissera pas tomber"... Et d'ajouter : "le gouvernement, d'une manière ou d'une autre, peut prendre une participation". La porte est entre-ouverte...
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