ARKEMA : plus prudent sur son objectif 2008

13/11/2008 - 09:04 - Option Finance

(AOF) - Arkema a réalisé au troisième trimestre un résultat net courant de 47 millions d'euros et le résultat net (part du groupe) en hausse de 8% à 40 millions d'euros. L'Ebitda a augmenté de 5,5% pour s'établir à 134 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a progressé de 5,1% à 1,45 milliard d'euros. Les fortes hausses de prix enregistrées dans l'ensemble des business units du groupe (+11,4%) ont plus que compensé la faiblesse de la demande dans certains marchés et l'impact défavorable du change et des variations de périmètre, a indiqué le groupe chimique. Confronté à un environnement difficile, Arkema a légèrement révisé à la baisse son objectif de marge sur Ebitda. "Depuis la mi-octobre, nous observons un net ralentissement de la demande sur certains secteurs, notamment l'automobile et la construction, amplifié par des phénomènes de déstockages qui réduisent fortement la visibilité de l'environnement économique sur le quatrième trimestre 2008",a commenté Thierry Le Hénaff, Président directeur général d'Arkema. Avant d'ajouter : "Toutefois, grâce aux plans d'actions engagés, la marge d'Ebitda de l'année 2008 devrait rester proche de notre objectif de 10%". Le groupe tablait auparavant sur une marge d'Ebitda de 10% du chiffre d'affaires en 2008 et de 12% en 2010. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Arkema est un acteur majeur de la chimie mondiale. Le groupe est présent en France avec environ 11 000 personnes réparties sur près de 30 sites industriels et centres de recherche et développement. Les trois pôles d'activités d'Arkema, Produits Vinyliques, Chimie Industrielle et Produits de Performance, regroupent des filières industrielles cohérentes et intégrées dont la plupart bénéficient de positions parmi les leaders mondiaux ou européens, avec des marques et des produits internationalement reconnus. En 2006, l'ancienne branche chimie du pétrolier Total est revenue dans le vert, après trois années de pertes.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe a réussi son plan de restructuration initié en 2005 incluant la fermeture d'unités peu performantes, le recentrage des activités de certains sites industriels et l'augmentation des capacités de production des sites les plus compétitifs. En 2007, Arkema a finalisé la vente de l'activité agrochimie Cerexagri et cédé son activité Résines Urée Formol. Il se prépare à réorganiser son usine de Pierre-Bénite. - Arkema pourrait faire des acquisitions représentant 500 à 800 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il s'agira de petites et moyennes acquisitions ciblées notamment dans les acryliques, les fluorés et les polymères techniques, afin d'accroître la part des activités non cycliques.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a déjà vu son titre bondir de plus de 50% en un an, le potentiel de progression de la valeur semble donc maintenant limité. - Le groupe peut encore mettre en oeuvre davantage de mesures de restructuration et d'amélioration des coûts variables

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique, dont l'augmentation du coût des matières premières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les pétrochimistes européens sont confrontés à un environnement extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.