(AOF) - "La zone OCDE semble être entrée en récession", tel est le sombre constat dressé par l'Organisation de coopération et de développement économiques qui vient de publier ses dernières prévisions économiques. Une rapide détérioration des perspectives économiques mondiales qui se constate tous les jours tant sur le plan micro-économique que macroéconomique. Le numéro un mondial des semi-conducteurs, Intel, a ainsi averti que ses ventes seraient inférieures de plus de 10% à ses prévisions, tandis que la croissance de la production industrielle chinoise s'est tassée dans des proportions bien plus importantes qu'attendu en octobre. Le PIB pour l'ensemble des pays de la zone OCDE, qui comprend principalement les Etats-Unis, l'Europe et le Japon, est attendu en baisse 0,3% en 2009 après une progression de 1,4% cette année. Il devrait ensuite rebondir pour croître de 1,5% en 2010. Le taux de chômage passerait lui de 5,9% en 2008 à 6,9% l'année prochaine et à 7,2% en 2010. "Les prévisions sont entourées d'incertitudes considérables. Pour 2009, le risque principal est celui d'une dégradation plus prononcée de la conjoncture", a mis en garde J[-101]rgen Elmeskov, responsable des études économiques de l'OCDE. Et ce dernier de souligner que la "situation financière pourrait mettre plus de temps que prévu à se normaliser". Les experts du Château de la Muette prévoient d'ailleurs une longue période de perturbations financières jusqu'à la fin de 2009, avec une normalisation progressive ensuite. Les pays émergents pourraient être plus affectés qu'anticipé par le tassement du commerce mondial, ont-ils également averti. La récession, l'Allemagne y a plongée au troisième trimestre, le principal soutien de son économie, le commerce extérieur, s'effondrant sous elle. Sur cette période, son PIB a reculé de 0,5% après s'être contracté de 0,4% au cours du trimestre précédent. La zone euro devrait suivre le même chemin que l'Allemagne. La première estimation de son PIB au troisième trimestre sera dévoilée demain. Dans ce sombre tableau, l'évolution attendue de l'inflation est le seul rayon de soleil. Grâce au tassement de l'activité économique et à la baisse des cours des matières premières, elle devrait être divisée par 3 à 1,2%, aux Etats-Unis en 2009 tandis qu'elle reculerait de deux points à 1,4% dans la zone euro. Une bonne nouvelle pour les ménages qui devraient enregistrer une croissance de leur revenu réel. (C.J)