Pourquoi les valeurs bancaires chutent-elles alors que le marché semble désormais avoir les cartes en main pour appréhender les risques sectoriels pesant sur ces titres ? Nicolas Watelet, gérant chez Raymond James Asset Management a tenté d'apporter une réponse à cette question sur l'antenne d'Europe 1.
Selon le gérant qui ne s'éternise pas sur les deux dossiers terrassés par la crise financière (Natixis et Dexia), il faut analyser la situation au cas par cas : BNP Paribas est confronté à une rumeur d'augmentation de capital à laquelle la banque "n'échappera pas", en dépit du démenti apporté hier soir... Pour la Société Générale, le marché "s'inquiète, peut-être à tort, de pertes sur les activités de banque d'investissement. Crédit Agricole pâtit probablement davantage de son exposition 'retail', et donc macroéconomique, plus que de son exposition à des activités de marché, où là, pour le coup, les problèmes ont l'air d'être relativement circonscrits...".
Le gérant explique ainsi la chute des valeurs bancaires par des interprétations "déraisonnables" et irraisonnées des marchés désormais dominés par la peur et où tout devient prétexte à une correction supplémentaire des titres concernés par la crise : "On est dans le déraisonnable le plus total et tout ce que l'on va pouvoir trouver de potentiellement négatif sera mis en avant par les intervenants pour se débarrasser de ces titres sur lesquels on n'a absolument aucune visibilité".
Le spécialiste poursuit : "Le marché est complètement décorellé des fondamentaux où même les bas niveaux de valorisation ne sont plus un argument pour venir acheter un établissement bancaire aujourd'hui". Le problème, souligne encore Nicolas Watelet, c'est que les marchés financiers ne disposent d'aucune indication montrant que le problème est susceptible de s'infléchir, et redonne suffisamment "confiance au marché" pour qu'il puisse à nouveau initier des positions d'achat.
Ce matin les valeurs bancaires ouvrent encore dans le rouge en dépit d'un recul particulièrement prononcé du secteur depuis une semaine. BNP Paribas signe la moins mauvaise performance avec un plongeon de 'seulement' -15,5% en une semaine glissante, alors que la plupart des titres bancaires perdnet tous plus de 20% : Société Générale (-20%) ; Crédit Agricole (-22%) ; Natixis (-25,5%) ; Dexia (-28%).
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