Eau : Paris va récupérer la gestion de ses eaux

20/11/2008 - 12:56 - Boursier.com

Le Conseil de Paris qui se réunit les 25 et 26 novembre aura pour "sujet majeur" la refondation d'un service public de l'eau parisien...

Le Conseil de Paris qui se réunit les 25 et 26 novembre aura pour "sujet majeur" la refondation d'un service public de l'eau parisien. "La création d'un syndicat mixte d'études fédérant les élus de 8 millions d'habitants franciliens, et la remunicipalisation de l'eau seront les principaux projets soumis au vote", a indiqué la Mairie de Paris en amont de cette réunion de l'assemblée municipale. L'innovation majeure est donc le retour du service de la production et de la distribution dans le giron public. Actuellement, 3 opérateurs se partagent le marché, signale la mairie : la production est assurée jusqu'en 2011 par Eau de Paris (société d'économie mixte détenue à 70% par la ville). La distribution incombe à Suez Environnement (via Eau et Force Parisienne des Eaux, pour la rive gauche) et Veolia (Compagnie des Eaux de Paris, pour la rive droite). Or les contrats des deux opérateurs privés arrivent à échéance fin 2009. L'occasion pour la ville de "clarifier les responsabilités et simplifier le service", explique la première adjointe au maire, Anne Hidalgo. En d'autres termes, exit Suez et Veolia, la ville reprenant dès 2010 "la responsabilité de toute la chaîne de l'eau", selon l'expression utilisée par la mairie dans le communiqué qu'elle consacre au prochain Conseil. Concrètement, les employés concernés d'Eau de Paris, Suez et Veolia (soit 900 personnes) seront transférés à l'opérateur public créé pour l'occasion (sous forme d'Etablissement Public Industriel et Commercial, EPIC), avec le maintien de leur statut et de leur rémunération. La mairie mène actuellement un audit social sur la question. L'objectif des élus parisiens est de "stabiliser, en euros courants", la part "eau" du prix de l'eau, c'est-à-dire hors assainissement et taxes de solidarité, alors que le contexte est défavorable, expliquent-ils, entre baisse des recettes liées à la crise et que les coûts augmentent. La ville précise qu'elle planche sur une "tarification sociale" qui permettrait aux ménages les plus modestes de bénéficier de conditions plus favorables. La ville concède cependant qu'à 2,81 Euros le mètre cube TTC, "l'eau potable parisienne est la moins chère d'Ile-de-France", une donnée méconnue comme le démontre la dernière enquête municipale de satisfaction 2007 qui concluait que 9 parisiens sur 10 ne connaissent pas le montant de leur facteur "eau". Selon Patrice Lambert-de Diesbach, analyste au CM-CIC Securities, le manque à gagner pour Suez et Veolia atteindrait un peu moins de 200 Millions d'Euros par an (132 Millions pour Veolia, 62 Millions pour Suez), mais l'impact en terme de résultats serait minime. "Décision emblématique au niveau politique mais avec un impact économique très limité", résume-t-il. Les deux entreprises ne sont pas prises au dépourvu puisque Bertrand Delanoë avait très tôt fait part de sa volonté de reprendre la main sur la gestion de l'eau parisienne. Les parisiens devraient économiser quelque 30 ME, selon 'Le Figaro' du jour, qui précise que la future structure réalisera un chiffre d'affaires de l'ordre de 230 ME. La moitié des économies proviendront d'une fiscalité plus favorable et d'un amortissement des investissements plus étalé, et l'autre de la disparition des marges des deux opérateurs privés.



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