Il y a bien des pilotes dans l'avion ! Après deux longues semaines d'attente, l'équipe et les projets économiques du nouveau président américain se dessinent... Le Dow Jones a d'ailleurs littéralement bondi de soulagement (+6,5%) vendredi en fin de séance en apprenant la nomination quasi-acquise de Tim Geithner, président de la Fed de New York, comme secrétaire au Trésor.
Malgré ce rebond inespéré, le Dow Jones a tout de même perdu 5,3% la semaine dernière, et le S&P 500 est tombé au plus bas depuis 11 ans et demi. L'action Citigroup s'est effondrée de 60% et le plan de sauvetage automobile a fait long feu, sur fond de flottements politiques pendant la période de transition entre les administrations Bush et Obama.
Ce week-end, Barack Obama a donc enfin dévoilé les grandes lignes de son plan de bataille anti-crise, tandis que l'équipe en place s'est mobilisée au chevet de Citigroup, qui va bénéficier d'un vaste plan de sauvetage... La priorité du nouveau président américain sera de créer 2,5 millions d'emplois d'ici à 2011 (les Etats-Unis en ont déjà perdu 1,2 million depuis un an) en finançant la construction et la rénovation de routes et de ponts, la modernisation d'écoles, le développement de sources d'énergie alternatives et la mise au point de voitures moins polluantes.
Dans une intervention radio, le président-élu a promis samedi d'agir "vite et vigoureusement" pour empêcher une récession prolongée et une spirale déflationniste.
Outre Tim Geithner, dont l'une des tâches principales sera de piloter le plan de 700 Mds$ d'aide aux banques, Obama devrait être conseillé par Lawrence Summers, ex-secrétaire au trésor de Bill Clinton. Ces deux nominations devraient être officialisées ce lundi lors d'une conférence de presse très attendue de Barack Obama.
Pour l'instant, Obama n'a pas chiffré le montant de son plan, qui devrait selon les observateurs, être plus ambitieux que ses premières estimations de 175 Mds$ faites en octobre. Le 'Wall Street Journal', estime sur son site internet qu'il pourrait atteindre 500 Mds$ en dépenses de l'Etat et en baisses d'impôts. Barack Obama pourrait même reporter de deux ans son projet d'imposer davantage les ménages américains très aisés, en attendant que l'économie se porte mieux, écrit ce matin le 'Financial Times'...
Pendant que la nouvelle équipe se met en place, l'administration sortante n'est pas restée les bras croisés ce week-end. Elle s'est précipitée au chevet de Citigroup, et a annoncé ce matin à l'aube une garantie d'Etat sur 306 Mds$ d'actifs de Citigroup, qui va en outre recevoir une injection de 20 Mds$ de capitaux frais. Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, a ainsi dû revenir dans l'urgence sur sa décision de ne plus recourir à l'enveloppe de 700 Mds$ avant l'arrivée du nouveau président (250 M$ ont déjà été consacrés à l'injection de capitaux dans les banques).
En revanche, le dossier de l'aide au secteur automobile reste lui en suspens, le Congrès américain ayant donné deux semaines aux constructeurs pour présenter des plans crédibles de redressement, avant de leur accorder l'aide de 25 Mds$ qu'ils réclament.
Outre les projets économiques de Barack Obama et le sauvetage de Citigroup, les marchés auront à digérer cette semaine une série de stratistiques, dont les ventes de logements, la confiance des consommateurs et les revenus des ménages pour octobre... Ils pourraient ensuite retrouver un peu de calme avec les célébrations de Thanksgiving : Ainsi, les marchés américains seront fermés jeudi, et vendredi la clôture sera anticipée à 13H00 locales.
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