La baisse des prix du pétrole est-elle une bombe à retardement ? Le patron de Total, Christophe de Margerie, a tiré la sonnette d'alarme, hier, en estimant que "ce repli commence à être dangereux". Invité du "Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le directeur général de Total a prévenu qu'"il n'y aura pas de reprise économique sans énergie, or un baril trop faible risque d'inciter beaucoup d'entreprises du secteur à arrêter d'investir". Une telle situation créerait les conditions idéales d'une nouvelle flambée des cours du brut quand la demande mondiale redémarrera...
Le dirigeant a indiqué que Total est "sans doute moins touché que d'autres entreprises, mais cela ne nous empêche pas d'être extrêmement vigilants et donc de serrer les boulons", notamment dans le raffinage et la pétrochimie.
Dans le contexte actuel, il a estimé "beaucoup plus intelligent de ne pas s'arrêter d'investir", plutôt que de procéder à des acquisitions...
Le cours du baril de pétrole WTI est retombé en quelques mois autour de 50$, après un pic historique à 147,27$ en juillet dernier. Or, les puits actuels s'épuisent et les futurs gisements exigent des coûts de développement supérieurs et, par conséquent, un prix de vente du baril entre 80$ et 100$ pour être rentables.
Par ailleurs, les budgets de nombreux pays producteurs, notamment la Russie, ont été établis à des niveaux supérieurs à 50$, mettant en danger leurs finances et leur stabilité sociale.
Face à une situation qu'ils maîtrisent mal, les pays exportateurs de pétrole se réuniront à nouveau les 29 novembre et le 17 décembre prochains pour débattre d'une nouvelle baisse de production... Le mois dernier, l'OPEP, qui produit environ 40% du pétrole mondial, avait déjà décidé d'une baisse de 1,5 Million de barils par jour en raison de la crise économique mondiale, ce qui n'a pas empêché les cours de poursuivre leur dégringolade.
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