Europe : Angela Merkel est réservée sur un plan de relance

24/11/2008 - 17:01 - Option Finance

(AOF) - La chancelière allemande, Angela Merkel, présente aujourd'hui à Paris pour un conseil des ministres franco-allemand, est toujours réticente quant à une relance économique au niveau européen. Les statiques économiques inquiétantes s'accumulent pourtant pour la première économie européenne, dont l'entrée en récession au troisième trimestre a été confirmée il y a quinze jours. Malgré l'amoncellement de nuages noirs au-dessus de l'économie allemande, Angela Merkel a réaffirmé sa préférence pour des mesures ciblées deux jours avant la présentation des propositions de relance de la Commission européenne. Celles-ci devraient représenter un montant de 130 milliards d'euros. Ce matin, l'institut de conjoncture économique Ifo a annoncé que climat des affaires en Allemagne s'était fortement dégradé en novembre. L'indice IFO, qui condense les opinions de 7000 chefs d'entreprise et dirigeants, a perdu 4,4 points à 85,8 points, au plus bas depuis février 1993. Le pessimisme des entrepreneurs touche autant leur évaluation de leur situation actuelle que leurs anticipations d'activité pour les prochains mois. Selon BNP Paribas, la récession en Allemagne s'annonce "clairement plus importante que celle de 1993" qui s'était traduite par une contraction de 0,8% du PIB. "Le risque que nous courons un peu aujourd'hui, compte tenu d'informations, qui ne sont pas toujours faciles (à interpréter), c'est de confondre action et précipitation", a-t-elle déclaré lors de sa conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy, selon l'AFP. Angela Merkel préfère attendre de connaître l'impact des mesures présentées outre-Rhin début novembre, qui comprennent notamment des dispositions pour favoriser les prêts aux PME. Pour le moment, la chancelière ne souhaite pas engager de nouvelles dépenses. Son diagnostic est à l'opposé de celui de la future administration américaine. Selon des représentants démocrates, un plan de relance de l'économie américaine compris entre 500 et 700 milliards de dollars et étalé sur deux ans serait dans les cartons. Barack Obama semble avoir fait sien le diagnostic du dernier prix Nobel d'économie, Paul Krugman. Dans un récent éditorial du "New York Times", il appelait à un vaste plan de relance car dans la situation économique actuelle, il valait mieux en faire trop que pas assez.