Une semaine de Bourse - Les marchés soutenus par les plans de relance

28/11/2008 - 19:01 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses mondiales ont vivement rebondi à la faveur de rachats à bon compte après la chute drastique de la semaine précédente (-12,46% pour le CAC 40, -10% pour le S&P 500). Vendredi soir, les indices Dow Jones et Nasdaq s'apprêtaient à terminer tous deux la semaine sur un gain de 16%. En Europe, l'indice CAC 40 a clôturé sur un gain hebdomadaire de 13,24% à 3262,68 points. Aux Etats-Unis, la semaine boursière a été plus courte qu'à l'habitude. En raison de la célébration de Thanksgiving, les marchés actions américains étaient fermés jeudi et vendredi après-midi. Dans ce contexte, le Dow Jones a cependant réussi à aligner mercredi, pour la première fois depuis six mois, quatre séances de hausses consécutives. Nouvelle preuve de l'extrême volatilité des marchés, l'indice phare de Wall Street a même enregistré à cette occasion sa plus importante progression (+15,6%) sur quatre séances depuis 1932. Ce rebond, en grande partie technique, a été cependant soutenu par le volontarisme affiché par Barack Obama pour sortir l'économie américaine de la récession. Le président élu a annoncé le lancement, dès son entrée en fonction le 21 janvier prochain, d'un vaste plan de relance d'environ 700 milliards de dollars ainsi que la création d'un " Conseil pour la reconstruction économique " présidé par l'ancien président de la réserve fédérale américaine Paul Volcker. Auparavant, le futur locataire de la Maison Blanche avait séduit les marchés en annonçant la nomination de Timothy Geithner, actuel président de la Banque de la réserve fédérale de New York, au poste de secrétaire au Trésor. Confrontée à une crise inédite par son ampleur et sa diffusion, la Commission européenne a proposé elle aussi un plan de relance d'un montant de 200 milliards d'euros. [-73]· l'instar des Etats-Unis, l'exécutif européen a donc opté, comme le plaidaient de nombreux économistes, pour un plan global, seul susceptible selon eux de sortir le monde développé d'une spirale récessive dangereuse. Dans son dernier rapport, l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) anticipe en effet une récession " prolongée ". Les perspectives d'inflation pour 2009 constituent le principal point positif pour les économies occidentales. La hausse des prix à la consommation devrait être divisée par trois à 1,2% aux Etats-Unis et reculer de deux points à 1,4% dans la zone euro. De quoi permettre une politique monétaire encore plus accommodante des deux côtés de l'Atlantique. Dans un marché porté par l'espoir d'un prochain rebond de la demande mondiale, les secteurs considérés comme cycliques (industrie, construction, infrastructures), en fort repli ces dernières semaines, ont repris de la hauteur. Les valeurs financières ont profité du sauvetage de Citigroup par le gouvernement américain. La revanche de la construction : Lafarge a gagné sur la semaine près de 30% à 43,1 euros, soutenu par le plan de sauvetage de l'économie américaine ébauché par Barack Obama. Il devrait notamment concerner les infrastructures, un secteur étroitement lié à celui de la construction. Par ailleurs, selon l'agence Xinhua, l'organe de presse officiel de la République populaire de Chine, le groupe français prévoit un énorme marché en Chine à la faveur de la reconstruction post-séisme au Sichuan. Dans le sillage du cimentier français, Bouygues a progressé également de près de 30% à 32,2 euros. Vinci s'est apprécié de 24,4% à 31,5 euros et Saint-Gobain de 20,5% à 31,3 euros. Le rebond d'ArcelorMittal : le titre du premier sidérurgiste du monde (+34% à 18,7 euros) a clôturé la semaine dernière en tête du CAC 40. Les investisseurs ont apprécié les mesures de réduction de coûts drastiques annoncées par le groupe pour surmonter la crise économique et financière. ArcelorMittal a ainsi confirmé la suppression de 9 000 emplois " sur une base volontaire ", soit environ 3% des effectifs totaux du groupe. Ces suppressions concerneront les salariés non liés à la production, travaillant dans les ventes, l'administration et les services généraux. L'objectif est de réduire les dépenses d'un milliard de dollars. Le groupe de Lakshmi Mittal a également annoncé qu'il pratiquerait sans doute le travail à temps partiel et réduirait sa production en Allemagne en décembre. La société envisage en outre de supprimer 16% de ses effectifs aux Etats-Unis en raison de la contraction de 40% de sa production en Amérique du Nord. Le secteur financier profite du sauvetage de Citigroup. Le gouvernement américain a en effet décidé de voler au secours du géant bancaire Citigroup, dont l'action avait perdu 60% la semaine précédente afin d'éviter une nouvelle débâcle retentissante dans le secteur financier. Dans un communiqué commun, la Réserve fédérale, le Trésor et le FDIC (l'organisme fédéral d'assurance des dépôts bancaires) ont annoncé que ces deux dernières institutions allaient "apporter une protection contre de possibles pertes importantes et inhabituelles à un ensemble d'actifs d'environ 306 milliards de dollars" de la banque. A Paris, le Crédit Agricole s'est adjugé sur la semaine 25,6% à 8,6 euros, Société Générale, 20,9% à 31,4 euros et BNP Paribas 20,1% à 43,2 euros. (P-J.L)