Immobilier : NEXITY craint un coup de frein sur la construction

01/12/2008 - 16:54 - Option Finance

(AOF) - Alain Dinin, le PDG de Nexity, s'est exprimé avec pessimisme aujourd'hui au micro de Radio Classique concernant le futur du secteur immobilier. "La production de logements neufs en 2009 sera de l'ordre de 270 000 à 280 000 là où il en faudrait 500 000", a averti le dirigeant. M. Dinin, qui estime que la crise immobilière actuelle est plus importante que celle des années 90, anticipe donc une chute de 50% de la construction en 2009. Le patron de Nexity a souhaité répondre aux déclarations de Nicolas Sarkozy, qui avait appelé vendredi à une baisse des prix pour soutenir le secteur immobilier. Il a estimé qu'il était "trop facile de dire aujourd'hui : voilà, on va baisser les prix et tout va s'arranger." "Les coûts de la construction ne peuvent qu'augmenter. On est au taquet aujourd'hui, nos marges sont de 5 à 7%, on ne peut pas descendre en dessous", a-t-il ajouté. Le PDG de Nexity appelle à une baisse de la TVA de 19,6 à 5,5% pour l'achat de logements par les ménages éligibles au logement social, pour relancer le secteur. Une manoeuvre qui permettrait, selon Alain Dinin, de réduire les mensualités : "Aujourd'hui, 50 euros de différence par mois, c'est 2,5 millions de ménages (en plus) qui peuvent s'endetter pour acheter un logement", assure ce dernier. De son côté, la Fédération Nationale de l'Immobilier a estimé "souhaitable" l'actuelle baisse des prix de l'immobilier, "afin de faciliter l'accès au marché aux moins argentés". La Fnaim estime toutefois que les taux de crédit sont trop élevés et excluent "de fait près de 20% des ménages de l'accès au crédit". La Fédération souhaiterait que les prêteurs "répercutent dans leurs tarifs les deux baisses successives du taux directeur de la BCE", et appelle la Banque centrale européenne à baisser ses taux "de façon plus drastique" pour soutenir le secteur. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader Français de la promotion immobilière (Logement, Entreprise et Services), Nexity est présent sur l'ensemble du territoire national à travers ses filiales (Foncier Conseil, George V, Geprim, Nexity Services, Saggel, Nexity Entreprises ...). Le pôle logement, qui représente plus de 75 % de l'activité, conjugue les activités de promoteur et de lotisseur. Spécialiste des immeubles de grande hauteur, des immeubles neufs et des réhabilitations lourdes, Nexity Entreprises intervient dans les quartiers d'affaires en Ile de France et en régions. Enfin, Nexity Services a pour vocation d'accompagner l'actif immobilier dans son évaluation, son acquisition, sa gestion quotidienne, mais aussi sa restructuration ou sa cession. Le groupe est en plein rapprochement avec les Caisses d'Epargne. La CNCE a apporté à Nexity environ 25% du Crédit Foncier (qui reste affilié à sa maison mère), 100% de GCE Immobilier et plus de 33% d'Eurosic. En contrepartie, la CNCE est rémunérée en nouveaux titres émis par Nexity, correspondant à une participation d'environ 39,9%. L'Ecureuil est ainsi devenu l'actionnaire de référence de Nexity, pôle immobilier du Groupe Caisse d'Epargne, mais qui garde une autonomie propre à assurer son développement auprès de ses clients et d'autres acteurs bancaires.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les forces de la valeur

- La structure intégrée du promoteur est un atout dans un cadre de ralentissement du secteur immobilier. - Le leader français du secteur délivre des marges supérieures à ses compétiteurs directs. - Pour 2008, Nexity prévoit d'enregistrer une progression de ses parts de marché pour atteindre un niveau d'au moins 9% du marché de la promotion privée. Dans le tertiaire, les prévisions demeurent favorables, après deux années 2006 et 2007 remarquables. Le groupe prévoit d'enregistrer des prises de commandes tertiaires à un niveau au moins égal à celui de 2007. - Nexity a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 29% (+17% à périmètre constant) en 2007, à 2,394 milliards d'euros. Selon le groupe, les indicateurs d'activité traduisent une progression sensible par rapport à 2006, en particulier dans les pôles Tertiaire et Services

Les faiblesses de la valeur

- Nexity a connu une légère érosion de ses marges. - Certains analystes estiment que le groupe se disperse sur de multiples opportunités sans avoir véritablement tranché sur la stratégie en vue d'années moins fastes.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Premier opérateur français de logements privés, Nexity est bien sûr fortement exposé à la santé du marché immobilier d'habitation. Dans cette optique, on suivra notamment l'évolution des prix des terrains à bâtir, des prix au mètre carré et l'évolution des taux d'intérêt. La vitesse de commercialisation des logements et les stocks sont également à surveiller. - A surveiller également les éventuelles limitations du dispositif d'amortissement fiscal dit Robien.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Immobilier

Selon le Conseil supérieur du notariat, les ventes de logements anciens en volume ont chuté de 25%, au cours du premier semestre, dans les grandes villes de province. La Fédération nationale des agents immobiliers estime que le prix des logements a baissé de 1,5% au mois d'août, à la fois pour les appartements (-1,9%) et les maisons (-1,1%). Sur huit mois, la croissance des prix atteint un faible niveau (+0,8%). Ce recul du marché immobilier est étroitement lié à une progression du coût des crédits accordés par les banques aux emprunteurs. En août, le taux moyen des crédits immobiliers pour les particuliers s'est établi à 4,98%, selon l'Observatoire du Crédit Logement-CSA. Cela correspond à 34 points de base de plus que le taux de mai 2008. L'immobilier d'entreprise est également en difficulté : selon une étude menée par CB Richard Ellis, conseil en service immobilier, l'investissement dans ce domaine a fléchi de 54% (pour s'établir à 8,4 milliards d'euros) durant les huit premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2007. Le montant total d'investissements devrait s'établir entre 11 et 12 milliards pour l'année 2008, bien inférieur aux 28 milliards atteints en 2007. C'est l'Ile de France qui est particulièrement touchée, sur les huit premiers mois, avec un montant de transactions de seulement 5,5 milliards d'euros contre 13,7 milliards sur la même période de 2007.