BOUYGUES : hausse de 7% du résultat net neuf mois

02/12/2008 - 18:09 - Option Finance

(AOF) - Bouygues a réalisé sur les neuf premiers de son exercice 2008 un résultat net part du groupe en hausse de 7% à 1,202 milliard d'euros. Le résultat opérationnel courant du conglomérat s'est établi à 1,798 milliard, en hausse de 3%. Le chiffre d'affaires a progressé de 13% à 24,12 milliards d'euros. Ces résultats s'inscrivent dans la continuité du premier semestre, a commenté le groupe. Hors TF1, le résultat opérationnel courant ressortirait en hausse de 9% et le résultat net en hausse de 10%. Concernant sa situation financière, Bouygues a indiqué que sa capacité financière atteignait 2,75 milliards d'euros, en hausse de 5%. Au 30 septembre 2008, l'endettement net du groupe s'est établi à 5,7 milliards d'euros, en hausse de 538 millions d'euros par rapport à fin septembre 2007, en raison de l'augmentation des investissements d'exploitation (essentiellement chez Bouygues Telecom) et financiers (acquisition de titres Alstom). "La politique financière du groupe lui permet de disposer d'une grande liquidité et d'un échéancier de la dette bien réparti. L'émission obligataire de 1 milliard d'euros à 7 ans, réalisée le 3 juillet 2008 dans de bonnes conditions, a permis le refinancement à l'avance de l'échéance obligataire de mai 2009 pour un même montant", a souligné Bouygues. Le ratio d'endettement s'établit à 66%, stable par rapport à fin septembre 2007. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Bouygues est un groupe industriel diversifié dont les métiers s'organisent autour de deux pôles : la Construction, métier fondateur du groupe, avec Bouygues Construction (BTP et Electricité), Bouygues Immobilier et Colas (Routes), et les Télécoms-Médias avec TF1 et Bouygues Telecom. Bouygues détient également 30,07% du capital d'Alstom. Les deux partenaires pourront proposer la conception d'offres intégrées pour ce qui concerne certains projets d'infrastructures ferroviaires ou la construction de centrales électriques. Implanté dans 80 pays, le groupe Bouygues compte près de 140000 collaborateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Grâce au caractère familial de son actionnariat et de sa direction, la stratégie du groupe est prudente, fondée sur la création de valeur et sur la diversification. Par ailleurs, Bouygues contrôle la quasi-totalité de ses filiales. - La diversité des activités de Bouygues limite sa sensibilité au cycle économique. - Le titre est l'objet d'intenses spéculations à propos de l'évolution du périmètre d'activité du groupe. Suite à l'acquisition de 30,07% du capital d'Alstom, les investisseurs anticipent la poursuite du développement de Bouygues dans le secteur de l'énergie. Celui-ci pourrait prendre la forme d'une prise participation dans le fabricant de centrales nucléaires Areva, en cas de privatisation.

Les points faibles de la valeur

- Bouygues souffre de son statut de conglomérat, ce qui se traduit par une décote du titre. - Bouygues Télécom serait particulièrement exposée à l'arrivée d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Or Bouygues Télécom est le plus important contributeur aux résultats du groupe. - Le groupe réalise 70 % de son chiffre d'affaires en France, ce qui l'expose à l'évolution de la conjoncture économique nationale.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Du fait de la diversité de ses activités, le groupe est sensible à de multiples éléments : - l'évolution des recettes publicitaires joue sur les médias, - l'évolution de la régulation et des technologies dans les télécoms, - le ralentissement ou l'accélération de la croissance, le niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) ou encore le climat influent sur les projets de construction, et par conséquent sur l'activité du groupe. Enfin, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La plupart des indicateurs sont mauvais pour le secteur de la construction française au cours du premier semestre : les ventes des promoteurs immobiliers ont chuté de 30,9%, ce qui les a incités à différer ou abandonner certains programmes. C'est pourquoi les mises en chantier de logements ont reculé de 14,4% à fin juillet. Cette tendance n'a pas été compensée par les chiffres dans le secteur public puisque les mises en chantier de bâtiments administratifs ont reculé de 22,1% sur la même période. Le stock effectif (les logements commencés et ceux complètement achevés) s'est, lui, gonflé au premier semestre pour atteindre 6,6 mois de ventes contre 4,6 en 2007. La situation française est moins grave que celles des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Espagne, où les entreprises de construction cherchent à restructurer leurs dettes. Néanmoins, le nombre de défaillances d'entreprises s'est accru de 34% en France sur les six premiers mois de l'année, selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment). Traditionnellement pourvoyeur d'emploi, le secteur commence à réduire ses recrutements : sur un an, 32000 postes ont été créés, contre 40000 l'année précédente. Plus de 1000 emplois intérimaires ont été supprimés au deuxième trimestre.

Opérateurs télécoms

Tous les opérateurs n'ont pas souffert d'une dégradation de l'environnement en Europe. Ainsi, France Telecom a bénéficié d'une progression de 3% de son activité à taux de change constants en Europe occidentale, au cours des six premiers mois. Ses ventes se sont également bien comportées entre les mois d'avril et juin, contrairement à son concurrent Vodafone. Le groupe britannique a affiché un recul de ses ventes en Europe de 0,2% sur cette période. Ses performances ont été particulièrement mauvaises en Espagne où ses ventes ont reculé de 2,5% par rapport à la même période de 2007. Vodafone n'est pas le seul intervenant à souffrir du ralentissement économique européen. Le norvégien Telenor a subi un recul de 4,5% de son chiffre d'affaires dans le mobile au deuxième trimestre sur son marché domestique. Le belge Belgacom s'attend à une baisse de 2% de son chiffre d'affaires cette année. Quant au leader espagnol, Telefonica, il n'a enregistré qu'une croissance de 1,4% sur son marché domestique au cours du second trimestre. Sa présence en Amérique Latine, qui représente désormais 37,4% de son activité et dont les revenus ont bondi de 12,2%, lui a permis de compenser cette piètre performance.