La crise actuelle sera-t-elle aussi grave que celle des années 1930 ? Dans un secteur au moins, celui des métaux de base, la réponse serait déjà positive... Selon une étude publiée par Barclays Capital, la chute de 54% de l'indice composite des non-ferreux du London Metal Exchange (LME) depuis son plus haut niveau du 2 juillet, est d'une ampleur comparable à celle enregistrée lors de la Grande Dépression.
L'indice du LME n'existant pas à l'époque, Kevin Norrish, responsable des matières premières chez Barclays Capital, a étudié trois métaux déjà cotés en 1930 : le cuivre, le plomb et le zinc.
En 1930, leur prix moyen avait chuté de 25%, puis après une série de nouvelles baisses, il avait abandonné au total 60% entre 1929 et son point bas de 1933. Or actuellement, le plomb et le zinc ont déjà perdu davantage que dans les années 30 ! Quant au cuivre, il n'en est pas loin, ayant reculé de 60% depuis son record de juillet, alors qu'il avait cédé environ 70% pendant la Grande Dépression (ce qui correspondrait à un prix de l'ordre de 2.000$ la tonne aujourd'hui).
Parmi les métaux, le cuivre, appelé parfois "Dr Copper" par les opérateurs anglo-saxons, est considéré comme le meilleur baromètre de la conjonture, dans la mesure où son principal débouché est le secteur du bâtiment.
Le stratégiste de Barclays note en outre que dans les années 30, le redressement des cours des métaux ne s'est opéré que très lentement à partir de 1933 : en 1936, ils perdaient encore 40% par rapport à 1929.
Pour ce qui est de la crise actuelle, le spécialiste estime qu'il faut encore s'attendre à de nombreuses coupes de production de la part des groupes miniers avant d'espérer voir le bout du tunnel...
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