Les Bourses toujours aussi volatiles

08/12/2008 - 18:00 - Option Finance

(AOF) - +8,68% aujourd'hui, -5,48% vendredi, -5,59% lundi dernier : de telles variations quotidiennes de l'indice CAC 40 sont exceptionnelles d'un point de vue historique. Et si elles sont devenues très fréquentes ces derniers mois, elles ne continuent pas moins de donner le tournis aux investisseurs. Marc Touati, économiste chez Global Equities, explique cette extrême volatilité par le fait que l'"horizon de placement (des investisseurs) s'est considérablement réduit". "Celui-ci ne se mesure plus en mois (comme le voudrait le fonctionnement normal des marchés boursiers), ni en semaines, ni même en jours, mais en heures ", explique-t-il. Cette réduction de l'horizon de placement reflète le niveau d'incertitude très élevé concernant les perspectives économiques. Le consensus prévoit une lente reprise économique au second semestre 2009, mais un scénario à la japonaise, c'est-à-dire stagnation de l'activité et déflation, reste possible. Dans ce cas de figure, les valorisations des actions qui semblent actuellement attrayantes ne le seraient plus. La prudence est donc de mise après les sévères pertes déjà enregistrées depuis le début de l'année. C'est pour éviter un tel scénario que les autorités monétaires et politiques font flèche de tout bois. Les banques centrales ont ainsi accéléré leur politique de baisse des taux au cours des dernières semaine. La pourtant prudente Banque centrale européenne a ainsi baissé les siens de 175 points de base en moins de deux mois. A cet assouplissement des politiques monétaires viennent s'ajouter les différents plans de relance annoncés par les gouvernements de l'Europe à la Chine en passant par les Etats-Unis. Ce type de relance a pour avantage de faire ressentir ses effets sur l'économie plus rapidement que la politique monétaire, dont l'action sur l'activité est seulement effective au bout de deux à trois trimestres. En ce lundi, les marchés actions se raccrochent à la branche tendue par Barack Obama ce week-end. Le président élu a annoncé un vaste plan d'infrastructures : rénovation des ponts, des routes et des écoles, isolation thermique des bâtiments publics, informatisation des dossiers médicaux… Il s'agirait du plus important investissement public depuis la création du système autoroutier fédéral dans les années 1950. Ce plan de relance, doit le coût pourrait atteindre 700 milliards de dollars, soit 5% du PIB, a pour objectif de créer de 2,5 millions d'emplois.