Trop c'est trop ! Martin Bouygues monte au créneau pour défendre la réputation de son groupe, attaqué dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel public. Dans un entretien publié ce matin par 'Les Echos', le PDG de Bouygues réclame "un peu de respect" pour le groupe dans le débat actuel sur la suppression de la publicité à la TV publique et la création d'une taxe sur le chiffre d'affaires publicitaire des chaînes privées.
Il se dit "très choqué" des récents propos du PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, qui "a totalement perdu son sang-froid" en évoquant un "lobbying choquant et indécent" de la part de TF1 (filiale de Bouygues) et de M6.
Les débats à l'Assemblée nationale "sont tout aussi choquants : nous y sommes insultés quotidiennement ! Je demande un peu de respect : Bouygues est un groupe qui existe depuis 1952, qui emploie 150.000 personnes et qui participe au développement économique et au rayonnement de la France".
Martin Bouygues dément que le projet de loi en discussion constitue "un cadeau" à TF1. "Des cadeaux ? Je n'en vois pas. Pour le moment, on est écrasé par le poids de la réglementation... Il y a trois produits surtaxés en France : l'essence, le tabac et la publicité sur TF1 !" Il rappelle que "nous allons être taxés deux fois pour financer France Télévisions : une fois à l'aller sur TF1 à 3%, une fois au retour à 0,9% sur Bouygues Telecom ! "
Il rappelle au passage son opposition à l'octroi d'une quatrième licence de téléphonie mobile : "si le gouvernement autorise un nouvel entrant à venir faire de l'ultra-"low cost" dans le mobile, il prend une lourde responsabilité". Le dirigeant estime qu'une guerre des prix pourrait entraîner 10.000 à 30.000 pertes d'emplois chez les opérateurs... Ce dernier n'est pas tendre non plus avec Free (Iliad), candidat à cette 4ème licence, dont il met en doute les engagements à créer un réseau G3 avec 1 MdE, sauf à "jouer le coucou" sur les réseaux des 3 opérateurs existants.
Enfin, Martin Bouygues défend ses relations personnelles de longue date avec Nicolas Sarkozy : "Je suis conscient du fait que nos relations ne doivent pas constituer un avantage pour le groupe Bouygues. Mais cela ne doit pas être un handicap non plus !" conclut-il.
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