PEUGEOT : Le marché salue l'arrivée de Christian Streiff

08/11/2006 - 11:42 - Option Finance

(AOF) - L'arrivée prochaine de Christian Streiff à la tête de Peugeot est récompensée par une hausse de l'action de 1,20% à 47,22 euros. Comme le laissaient entendre les dernières rumeurs, c'est donc bien cet ancien de Saint-Gobain, qui vient d'effectuer un passage éclair chez Airbus, qui va remplacer Jean-Martin Folz comme Président du Directoire. Sa nomination interviendra lors du Conseil de Surveillance du 6 février 2007. Christian Streiff intègre toutefois le groupe dès aujourd'hui en tant que chargé de mission. Il consacrera les prochains mois à prendre connaissance de l'entreprise. Les analystes apprécient le "track record" industriel de Christian Streiff qui a passé 26 ans chez Saint-Gobain jusqu'à occuper le poste de directeur général délégué. Cet Ingénieur des Mines de 52 ans siège également aux Conseils de Surveillance de ThyssenKrupp et Continental. Il est connu pour son fort caractère qui l'a poussé début novembre à démissionner de la présidence d'Airbus, faute de marge de manoeuvre pour la mise en œuvre de son plan de restructuration "Power8". Christian Streiff devra maintenant trouver un "modus vivendi" avec la famille Peugeot qui détient 45% des droits de vote du groupe. Le principal défi du nouveau président sera de redresser la marge opérationnelle du constructeur automobile. En raison de la hausse des prix des matières premières et de la faiblesse des marchés en Europe de l'Ouest, celle-ci est tombée à 2,4% au premier semestre 2006 et, d'après le dernier profit warning en date du 27 octobre, ne devrait même pas atteindre ce niveau au second semestre. Christian Streiff devra également préparer l'avenir, en suivant pourquoi pas les pistes de l'écologie et des Etats-Unis, deux domaines qu'il connaît bien. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Deuxième constructeur automobile européen, PSA Peugeot Citroën a affiché en 2005 une part de marché de 14,3 %. Les ventes du groupe dans le monde se sont montées à 3,39 millions de véhicules pour une part de marché de 5,4 %. Outre ses deux marques généralistes Peugeot et Citroën, le groupe comprend également : - un équipementier, Faurecia, leader européen et numéro 2 mondial dans la plupart de ses métiers (sièges, échappements,.) - Gefco, entreprise de transport et de logistique, 2ème en France dans son domaine - des sociétés de financement fédérées par la Banque PSA Finance - Peugeot Motocycles (scooters et cyclomoteurs de 50 à 125 cm3), 3ème constructeur européen - Peugeot Citroën Moteurs (PCM) pour la vente de moteurs et de boîtes de vitesses à des clients extérieurs au Groupe - Process Conception Ingénierie (PCI) pour la conception et la réalisation d'équipements industriels pour le Groupe et d'autres constructeurs mondiaux. Attachée à son indépendance, la société (une des dernières où la famille fondatrice est restée aux commandes) emploie 207000 personnes.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Dans un secteur enclin aux fusions et acquisitions, la stratégie axée sur la croissance interne, que viennent compléter des coopérations ponctuelles (par exemple avec Ford dans les moteurs diesel ou avec Toyota pour un véhicule d'entrée de gamme ou Mitsubishi pour un 4X4), se révèle payante. - Le groupe privilégie la rentabilité aux volumes et se concentre sur les segments qui lui paraissent les plus rentables du marché. - L'exercice 2006 sera marqué par le lancement de la Peugeot 207 qui doit permettre au constructeur automobile français de renforcer sa position sur le segment des petites voitures.

Les points faibles de la valeur

- La majeure partie du chiffre d'affaires est réalisée en Europe de l'Ouest, le développement international, le principal soutien à la croissance, restant limité. Le groupe investit cependant sur les marchés d'Europe centrale, d'Amérique du Sud et en Chine, où le style européen est bien reçu. - Le groupe, comme ses concurrents, souffre de la hausse du prix des matières premières. - Le marché de l'automobile connaît une concurrence sévère, notamment des constructeurs asiatiques qui gagnent régulièrement des parts de marché.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour suivre PSA, il est bien sûr indispensable de suivre l'évolution du marché automobile, particulièrement européen. - Les taux d'intérêt jouent aussi leur rôle dans l'évolution des ventes d'automobiles. Quand ils baissent, le coût du crédit pour les particuliers se bonifie, ce qui relance leur capacité d'emprunt, et donc la consommation. - Dans une activité fortement consommatrice de main d'œuvre, les évolutions sociales doivent être observées avec attention. - Enfin, dans un contexte de guerre des prix, il convient de suivre la politique commerciale des différents constructeurs, notamment en matière de remises.