Télécoms : l'ARCEP prône le déploiement mutualisé des infrastructures très haut débit

08/11/2006 - 12:01 - Boursier.com

Paul Champsaur reconnaît que le coût de l'investissement est problématique...

Paul Champsaur, le président de l'Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP), a tenu ce matin un discours lors du Colloque La Tribune-NPA Conseil sur "Les champs de confrontation de l'audiovisuel de demain". Le patron de l'ARCEP est revenu sur la question du très haut débit, qui fait débat en France en même en Europe, en particulier parce que France Telecom et Deutsche Telekom cherchaient à obtenir l'exclusivité d'exploitation de leurs réseaux pour contrebalancer les très lourds investissements consentis. Paul Champsaur est conscient de la problématique, puisqu'il rappelle "à l'exception de certains cas particuliers, comme la ville de Paris dont le réseau d'égouts visitables diminue significativement le coût de déploiement des réseaux très haut débit, l'équation économique paraît difficile : d'une part, les investissements pour développer un réseau de très haut débit sont conséquents et, d'autre part, se pose également la question des revenus additionnels pour rentabiliser ces réseaux". Le dirigeant avance deux remarques. D'une part, "pour favoriser une concurrence loyale et pérenne, seule une concurrence par les infrastructures est à même de réellement assurer sur le long terme les bénéfices attendus de la concurrence en termes de baisse des prix et d'innovation. Or, le très haut débit, contrairement au haut débit, offre sur ce point une opportunité inédite à tous les acteurs de se positionner sur l'ensemble de la chaîne de valeur". Mais évoquant un coût "de plusieurs dizaines de Milliards d'Euros, étalé sur plus de 10 ans" pour le déploiement d'une nouvelle boucle locale fibre au niveau national, il met en avant le rôle "prépondérant" de la mutualisation des infrastructures de génie civil et de câblage des immeubles. "Les Pouvoirs publics, et en particulier les collectivités territoriales, ainsi que l'ARCEP seront donc conduits à inciter et accompagner un déploiement mutualisé dans les meilleures conditions", explique-t-il. Concernant la rentabilisation de ce type de réseau, le dirigeant de l'ARCEP pense que les revenus liés à l'image constitueront le noyau des revenus. "Dans ces conditions, les secteurs du contenu et des télécommunications seront amenés à toujours plus se rencontrer et nous devons nous placer dans une perspective résolument dynamique", indique-t-il. Dans cette optique, et une fois les rôles de chacun bien définis "Il va sans dire que si les opérateurs de communications électroniques devenaient actifs sur le marché de l'édition de chaînes de télévision ou de l'acquisition de droits de diffusion pour les services de télévision, il serait normal qu'ils prennent toute leur place dans le dispositif de financement de la production et apportent leur contribution, au même titre que les chaînes de télévision". Paul Champsaur conclut " il apparaît de façon évidente que la France connaît une situation favorable au déploiement du très haut débit grâce à des secteurs de l'audiovisuel et du haut débit très dynamiques. Toutefois, ce contexte ne sera pas suffisant pour que le développement du très haut débit soit une réussite. Il me semble en effet indispensable qu'une réelle coopération des différents acteurs des mondes audiovisuel et télécoms s'établisse, afin de développer les nouveaux modèles économiques, ainsi que les nouveaux usages et services innovants pour ce mode de diffusion, qui assurent l'adhésion des consommateurs et donc le succès du très haut débit au bénéfice de tous".



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