La France prépare elle aussi son plan de secours à l'automobile... Les représentants de l'industrie, à commencer par Renault et Peugeot, doivent se rendre aujourd'hui à l'Elysée pour plaider leur cause. Vendredi, lors d'une rencontre avec des journalistes, Carlos Ghosn, patron de Renault et Nissan a précisé ses attentes : "Ce que nous demandons à l'Etat, c'est un financement à des termes raisonnables, c'est-à-dire deux ou trois ans, et à des taux raisonnables, de 4% à 5%". Il a ajouté que "les taux d'intérêt ont baissé, mais on n'en voit pas la couleur", ce qui rend difficile pour les industriels de se financer à des niveaux convenables. "C'est très bien de relancer le marché par une prime à la casse de 1.000 Euros. Mais il faut aussi encourager les banques à prêter... On ne peut pas se financer à 3 mois à des taux de 10%. Cette crise est avant tout financière". Or, l'industrie automobile est très consommatrice de crédit : "Deux voitures sur trois sont financées à crédit. Si les marchés financiers restent dans l'état où ils sont, vous allez voir les constructeurs tomber les uns après les autres" a encore expliqué le dirigeant...
Parallèlement, Carlos Ghosn, qui prendra la tête le 1er janvier prochain de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (Acea), va tenter d'obtenir une aide de 40 Milliards d'euros pour le secteur auprès de Bruxelles. Pour lui, cette crise est "bien pire" que celle de 1993, "pendant laquelle les marchés financiers avaient continué à fonctionner normalement malgré la récession... Nous n'avons pas encore touché le fond, et personne ne voit la sortie". Et de conclure que "2009 est l'année de tous les dangers, de toutes les possibilités. Personne ne sortira indemne de cette crise..".
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