RODRIGUEZ : pertes annuelles de 47,6 millions d'euros

17/12/2008 - 18:15 - Option Finance

(AOF) - Sur l'exercice 2007/08, Rodriguez a réalisé un résultat net part du groupe en perte de 47,6 millions d'euros après prise en compte d'un crédit d'impôt de 23,7 millions d'euros. L'année dernière, le fabricant de yachts avait affiché un bénéfice net de 15,2 millions. Le groupe a essuyé une perte opérationnelle de 63,9 millions d'euros contre un bénéfice de 27,9 millions au cours de l'exercice précédent. La performance opérationnelle de Rodriguez a été négativement impactée par les dotations aux provisions pour dépréciation (nettes de reprise) sur le stock de bateaux d'occasion effectuées au cours de l'exercice 2007/2008, qui s'élèvent à 36,7 millions d'euros. Le chiffre d'affaires annuel s'est élevé 307,6 millions d'euros, en retrait de 34,2 % par rapport à l'exercice précédent. "L'importance et la brutalité inédites de la crise ont affecté la clientèle du Groupe, avec un impact sur toutes les activités", a souligné Rodriguez. Malgré une conjoncture dégradée, le groupe reste "confiant dans ses perspectives". "Au niveau bancaire, bien que les covenants bancaires ne soient pas respectés, les banques ont confirmé formellement à la société leur décision de ne pas demander un remboursement immédiat de la dette (crédit syndiqué d'un montant de 150 millions d'euros intégralement tiré à la date d'aujourd'hui)", a indiqué Rodriguez Group. Par ailleurs, la société a engagé des discussions constructives avec les banques, portant notamment sur la restructuration de la dette. Au niveau financier, malgré les pertes constatées en 2008, le groupe affirme disposer de fonds propres "importants" : 79 millions d'euros. De plus, la société a revu son prévisionnel de trésorerie en prenant des hypothèses prudentes compte tenu de la conjoncture. "Ce prévisionnel confirme la capacité du groupe à passer le point bas de trésorerie qui se situe habituellement fin février, sans céder d'actifs", a souligné Rodriguez Group. En matière d'exploitation, le groupe a entamé un programme d'adaptation de la production de Bateaux Neufs à la demande. Concernant les bateaux d'occasion, Rodriguez Group poursuit, malgré la crise, son plan de restructuration de l'activité. Concernant ses perspectives de moyen et long terme, la société estime que la situation actuelle ne remet pas en cause sa confiance dans son Business Model et le goût toujours affirmé d'une clientèle hors norme pour les bateaux d'exception qu'il commercialise. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Rodriguez Group commercialise des yachts de luxe. Le groupe est également le numéro un mondial de la location et de l'intermédiation dans la vente de yachts. Par activité, les ventes de bateaux neufs représentent 69 % du chiffre d'affaires, et celles de bateaux d'occasion 22 %. Enfin, les services (location et intermédiation) représentent 9% de l'activité.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Evoluant sur la niche des yachts de luxe, le groupe s'adresse à une clientèle très haut de gamme quasi-insensible aux retournements conjoncturels. A ce titre, Rodriguez présente donc un caractère défensif. - Avec un carnet de commandes étoffé, Rodriguez offre une bonne visibilité sur son activité. - L'activité de services du groupe est très rentable. - Rodriguez bénéficie d'un statut de valeur de luxe alliant croissance et rentabilité.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a eu du mal à faire accepter au marché qu'il ne pourrait soutenir son rythme de développement des années 2000 (+30 % du chiffre d'affaires par an en moyenne). - Le groupe est andicapé par ses erreurs de communication et son absence de prévisions chiffrées. - La famille fondatrice garde le contrôle de la majorité des droits de vote, rendant le titre non opéable. - Le groupe est exposé à la faiblesse du dollar. - Rodriguez ne s'est pas (encore) développé en Asie.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Compte tenu de son positionnement sur le très haut de gamme, la valeur est qualifiée d'acyclique par les analystes financiers. Attention toutefois, elle est souvent assimilée – à tort – par le marché, à une valeur du tourisme, et a tendance, à ce titre, à se comporter en Bourse comme une valeur de ce secteur. - Traditionnellement le premier semestre pèse peu dans la constitution du chiffre d'affaires annuel. - La vente de bateaux neufs affiche des croissances plus régulières que celle de bateaux d'occasion. - Le nombre de grandes fortunes (patrimoine supérieur à 30 millions de Dollars d'actifs financiers) estimé à plus de 70.000 personnes reste élevé par rapport au nombre de bateaux produits dans le monde.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a maintenu son objectif de 1,6 milliard de touristes dans le monde en 2020 (contre 903 millions l'an dernier). Néanmoins l'OMT estime que, après quatre années de développement, le tourisme vit l'une des plus sévères crises de son histoire. Si les particuliers voyagent moins, les professionnels, au premier rang desquels les établissements financiers, ont également réduit leurs voyages d'affaires. D'après les prévisions de l'OMT, le tourisme international devrait afficher une certaine résistance avec une croissance de 2% en 2008 et, dans le meilleur des cas, une stabilité en 2009. Deux raisons sont avancées : la contribution des pays émergents devrait continuer à soutenir le secteur, malgré le ralentissement de la croissance chinoise. L'autre explication tient au changement de comportement des ménages depuis une trentaine d'années. Les loisirs et voyages font désormais partie des dépenses à préserver.