SCHNEIDER ELECTRIC révise en baisse sa prévision de croissance

18/12/2008 - 08:21 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a annoncé qu'il tablait à présent sur une croissance organique d'environ 5,5% pour l'année 2008, en raison de la dégradation de la situation économique. "Grâce aux mesures de contrôle des coûts engagées au cours du quatrième trimestre, Schneider Electric attend un impact limité de ce déficit de volumes sur sa rentabilité 2008 ; ainsi, la marge EBITA restera proche de 15%", a ajouté le spécialiste mondial de la gestion de l'énergie. Auparavant, le groupe visait une croissance organique autour de 8% et une marge EBITA d'au moins 15%. "La révision des perspectives 2008 traduit l'affaiblissement des segments de marchés dans l'ensemble des zones géographiques et l'attentisme des clients finaux dans leurs décisions d'investissement. Ce phénomène a été amplifié par un déstockage rapide chez certains distributeurs", a expliqué Schneider. Commentant cette annonce, Jean-Pascal Tricoire, président du directoire a déclaré : "Lors de la publication du troisième trimestre, nous avions signalé une visibilité réduite et un environnement plus difficile. L'incertitude a, depuis, catalysé une détérioration rapide et généralisée de l'économie. En conséquence, l'activité de Schneider Electric a décéléré en octobre mais la détérioration a été particulièrement forte en novembre. Nous n'anticipons pas d'amélioration de la tendance en décembre". Avant d'ajouter : "Notre priorité, pour l'avenir, est clairement d'accélérer nos initiatives d'efficacité opérationnelle et d'adapter notre structure de coûts à ce nouvel environnement, comme annoncé lors de la publication du troisième trimestre. Nous pouvons également compter sur la résistance du modèle de Schneider Electric et sur son bilan solide". Le groupe a souligné qu'il bénéficiait également d'une situation de liquidité confortable pour faire face à tous ses besoins financiers, y compris son engagement de distribuer en dividendes 50% de notre bénéfice net 2008. Enfin, Schneider Electric a précisé qu'il avait récemment renégocié avec ses banques l'extension de 1 an et de 1,6 milliard d'euros de sa ligne de crédit à maturité novembre 2009, portant le total des lignes de crédit engagées à 2,5 milliards d'euros à maturité novembre 2010 et au-delà. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Issu du rachat des fonderies du Creusot par la famille Schneider au XIXe siècle, Schneider Electric est l'un des plus anciens fleurons industriels français. Aujourd'hui, le groupe est spécialisé dans la production et la vente d'équipements pour la distribution électrique moyenne et basse tension et les automatismes industriels. Le chiffre d'affaires est réparti entre trois activités : -Distribution électrique (57%) : disjoncteurs, interrupteurs, prises, systèmes de contrôle d'éclairage et de chauffage, etc. - Automatismes et Contrôle (29%) : produits de contrôle et d'alimentation des équipements industriels, produits d'automatisation, capteurs et détecteurs, automatismes pour bâtiments… - Energie sécurisée (14%) : systèmes de sécurité, alimentations électriques sécurisées. Présent dans 102 pays, Schneider Electric emploie plus de 120 000 personnes.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Fort d'une situation financière saine, Schneider Electric dispose d'une très bonne capacité à maintenir ses marges et à dégager régulièrement du cash, même en période difficile. -Le groupe ne cesse de se développer dans de nouveaux métiers en plein essor qui présentent des marges élevées et sont moins dépendants des cycles économiques, comme la sécurisation énergétique. - Schneider jouit de l'une des meilleures expositions du secteur aux marchés émergents (32% de l'activité), qui représentent un réservoir de croissance important (Chine, Asie, Europe de l'Est). - Le groupe étudie un plan stratégique visant à faire progresser la marge d'exploitation en réduisant les coûts de structure.

Les points faibles de la valeur

-Schneider Electric reste une valeur cyclique, avec 69% de son chiffre d'affaires exposé à l'industrie et à la construction et 28% du CA exposé aux Etats-Unis. -En raison d'un cycle d'activité court, le carnet de commandes du groupe ne représente qu'un à deux mois de ventes, ce qui renforce le manque de visibilité. - La baisse du dollar face à l'euro et la hausse des prix des matières premières est pénalisante. - Une baisse du cours de l'action pourrait fragiliser le groupe face à une tentative d'OPA à bon compte sur son capital, qui est extrêmement fragmenté.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les principaux marchés de Schneider Electric sont l'Amérique du Nord et l'Europe. La conjoncture économique de ces régions influence donc l'évolution du titre. - On s'intéressera également aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique) semble prometteur. - La question d'une éventuelle diversification du groupe se pose dans la mesure où Schneider Electric ne peut guère effectuer de grands achats sur son métier actuel pour des raisons de concurrence. -Le groupe fait régulièrement l'objet de rumeurs d'OPA de la part d'ABB.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Dans le secteur des biens d'équipement, les entreprises très dépendantes de la construction et très présentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest sont fragilisées par la crise actuelle. Néanmoins certaines s'en sortent très bien. Ainsi Schneider Electric, leader français de l'équipement électrique, a enregistré une activité en hausse de près de 11% au premier semestre, à périmètre et taux de change constants, tandis que son bénéfice net a progressé de 17%. Le groupe a même légèrement revu en hausse ses prévisions pour l'année. Néanmoins le Gimélec, groupement des entreprises françaises d'équipement électrique, estime que la conjoncture économique deviendra préoccupante pour les industries de l'équipement électrique et des automatismes dans les prochains mois. Un ensemble de facteurs négatifs pénalisent leurs performances : l'augmentation continue des prix des matières premières se conjugue à la morosité économique, au recul du nombre de permis de construire en France et au resserrement du crédit. En France, le ralentissement des nouvelles constructions de bâtiments modère la croissance des ventes d'appareillage et d'équipements de distribution basse tension et altère la visibilité de la profession sur l'évolution future de l'activité. Toutefois, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et les projets d'entretien consécutifs compensent en partie cette tendance. A l'international, l'incertitude est également de mise face au ralentissement de l'économie mondiale.