BNP Paribas reste intéressé par Fortis Belgique, dont le rachat a été bloqué par la justice belge. Le protocole signé le 10 octobre entre BNP Paribas, l'Etat belge et Fortis Holding, "est valable jusqu'au 28 février", rappelle ce matin le directeur général de la banque française, Baudouin Prot, dans un entretien publié par 'Les Echos'. La banque française estime cependant qu'un accord "doit être trouvé sans tarder, faute de quoi les conditions de sa mise en oeuvre risquent sans doute de ne pas être réunies ".
Nuançant les menaces de retrait du dossier faites la semaine dernière par BNP, le dirigeant n'exclut pas un échec de l'opération : ce serait alors "une occasion manquée", mais cela "n'aurait pas d'impact négatif sur BNP Paribas", estime-t-il. Il ajoute qu'en cas d'annulation, la banque n'aurait pas besoin d'une augmentation de capital pour renforcer ses fonds propres. Selon lui, BNP Paribas se classe "toujours dans le peloton des banques les plus rentables dans le monde" et se trouve "bien positionnée pour être à nouveau largement bénéficiaire en 2009".
BNP Paribas, qui paraissait jusqu'ici la banque française la mieux protégée de la crise, est frappée depuis la semaine dernière par une série de mauvaises nouvelles : outre les incertitudes sur le rachat de Fortis, la banque a enregistré une perte de 710 ME dans ses activités de Banque de financement et d'investissement (BFI), et elle a annoncé être exposée au scandale Madoff à hauteur de 350 ME. L'action du groupe bancaire a réagi en plongeant de plus de 30% sur la semaine, et recule désormais de près de 60% depuis le 1er janvier.
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