BILAN BOURSIER AOF 2008 - CAC 40 : chute historique de 42,7%

31/12/2008 - 14:26 - Option Finance

(AOF) - La performance 2008 de la place parisienne - la plus mauvaise depuis la création du CAC 40 il y a 21 ans - est similaire à celle des principales bourses mondiales. Les indices allemand et japonais ont aussi perdu plus de 40%. D'autres bourses ont été plus fortement touchées, Shanghai a ainsi cédé 65%. En 2008, il y a aura eu un avant et un après 15 septembre, jour de la faillite de la banque américaine, Lehman Brothers. Le gel des marchés du crédit, véritables artères de l'économie, qu'elle a entraîné a transformé un retournement de conjoncture classique en crise économique mondiale. Cette année a également été marquée par des niveaux de volatilité qui n'avaient plus été constatés depuis la Grande Dépression. Au cours de la semaine qui s'est finie le 10 octobre, l'indice CAC 40 a ainsi perdu 22%, avant de rebondir de 11,18%, du jamais vu, le lundi suivant.

VALEURS

Hermès International est la seule valeur de l'indice SBF 120 à sortir indemne de cette année boursière catastrophique. Sur un an, l'action du groupe de luxe a progressé de 16,13%. Les analystes soulignent régulièrement la spécialisation de la marque dans l'hyper luxe, ce qui fait d'Hermès, la société le plus défensive dans le secteur du luxe. L'action a également été soutenue par des rumeurs récurrentes d'évolution du capital et par un flottant qui dans la pratique est bien plus réduit que les 28% affichés. Soutenu par la solidité des prix de l'énergie, GDF Suez né le 22 juillet 2008 de la fusion des deux groupes a, lui, signé la meilleure performance annuelle de l'indice CAC 40, ou la moins mauvaise selon que l'on préfère voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. En un an, le titre du géant de l'énergie accuse un recul limité à 11,69%, contre près de 43% pour l'indice vedette de la Bourse de Paris. Au palmarès, le dauphin, France Télécom se classe loin derrière avec un repli de plus de 18,93%. Les qualités défensives du secteur des opérateurs télécoms, principalement leur faible sensibilité au ralentissement économique et leur rendement élevé, ont permis à l'opérateur français de résister à la déroute boursière de la rentrée. Dexia a, elle, décroché la lanterne rouge du principal indice parisien avec un recul de 81,41%. Dexia a particulièrement souffert de la crise du fait de son exposition au marché américain, par l'intermédiaire de sa filiale FSA, un rehausseur de crédit particulièrement impliqué dans la crise des "subprimes". Sa trop importante dépendance au marché pour son refinancement explique aussi les déboires de l'établissement franco-belge qui a dû sa survie à l'intervention des gouvernements français et belge.

SECTEURS

Aucun secteur en Europe n'a échappé à la tempête boursière en 2008, qu'il soit cyclique ou défensif. Les secteurs des banques et des ressources naturelles affichent les plus mauvaises performances depuis le début de l'année avec un repli de près de 65% pour les indices Dow Jones Stoxx 600 Banques et Dow Jones Stoxx 600 ressources naturelles. Le premier a été déserté par les investisseurs car il se trouve au coeur de la crise actuelle. Le second a été victime de forte dégradation des perspectives économiques : le ralentissement économique s'est transformé en crise économique mondiale après la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre. La troisième plus forte baisse sectorielle, -50%, est revenue au segment technologique. Mais même les secteurs les plus défensifs, la santé, l'agroalimentaire et les opérateurs télécoms, ont affiché des reculs significatifs : -19% pour le premier, -30% pour le second et -37% pour le troisième.

PETROLE

2008 fut l'année de l'extrême pour le pétrole. Ce mercredi, le baril de brut léger américain s'échange sous la barre des 40 dollars bien loin de son record historique de plus de 147 dollars touché fin juillet. Le Brent cote lui aux alentours des 39 dollars. Soutenu jusqu'à l'été par l'anticipation d'une hausse durable de la demande face à une offre contrainte, le baril a franchi tour à tour le seuil des 100 puis des 140 dollars afin de flancher brutalement pour atteindre les 33 dollars début décembre, son plus bas depuis 5 ans en raison des craintes d'une récession mondiale.