France / Eco : un déficit commercial comparable à celui hérité du second choc pétrolier

09/01/2009 - 11:45 - Boursier.com

Le déficit commercial français du mois de novembre est moins important que le record touché lors du mois précédent, lorsque le déséquilibre entre...

Le déficit commercial français du mois de novembre est moins important que le record touché lors du mois précédent, lorsque le déséquilibre entre exportations et importations avait atteint -7 Milliards d'Euros. Il n'y a pourtant pas de quoi pavoiser, puisqu'il s'est établi à -6,247 Milliards d'Euros selon les chiffres rendus publics ce matin par le service des Douanes. "Le ralentissement économique s'étend désormais aux importations", expliquent les rédacteurs de l'enquête, mais la tendance de fond est inchangée à l'export : les échanges automobiles et de biens intermédiaires font toujours grise mine. Dans le détail, la situation de l'export est de plus en plus critique : sur la période septembre / novembre, elles ont reculé de 7,3% par rapport aux 3 mois précédent. Sur un an, elles baissent de 3,8%. Sur le seul mois de novembre, elles se chiffrent à 31,22 Milliards d'Euros. Jusque-là, la baisse de l'export était essentiellement concentrée sur l'automobile et l'acier. Mais en novembre, les Douanes rapportent des chutes dans la chimie organique et les composants électriques. L'industrie agroalimentaire et celle des produits pétroliers est également en déclin. La résistance s'organise en revanche autour de deux pôles. L'aéronautique profite en effet des livraisons d'Airbus qui restent à haut niveau, de l'exportation d'un satellite vers le Kazakhstan et d'événements plus ponctuels, comme un gros contrat d'aménagements intérieur pour des avions vendus en Suisse. D'autre part, la pharmacie justifie son statut de secteur préservé en temps de crise, en tenant le choc à l'export. Côté importations, le ralentissement est désormais avéré : sur 3 mois, elles reculent de 3,1%. Elles restent en hausse sur 12 mois, mais dans des proportions faibles (+2%). Sur le seul mois de novembre, les importations se sont élevées à 37,47 Milliards d'Euros. La poursuite de la décrue du prix des produits énergétiques a permis d'éviter que le déficit commercial n'enfle trop. "Comme à l'exportation, les achats de produits sidérurgiques, de métaux non ferreux, de produits chimiques et de composants électriques marquent le pas, notamment auprès des grands partenaires de l'UE", précisent les Douanes. Les achats de gaz naturel sont restés à niveau élevé car malgré la baisse des prix, les volumes se sont accrus. En revanche, forte baisse côté importations de pétrole brut et poursuite de la décrue des achats de pétrole raffiné ont permis de continuer à desserrer l'étau énergétique. Sur les 11 premiers mois de l'année, le déficit commercial français atteint 52,5 Milliards d'Euros. Sur l'exercice 2007 entier, le passif atteignait 40,44 Milliards d'Euros. On se dirige donc, mais ce n'est pas une surprise, vers un record cette année. Les Douanes utilisent un indicateur appelé "taux de couverture", qui permet de comparer l'importance du déficit dans le temps indépendamment des volumes concernés, puisque les échanges étaient par exemple 12 fois inférieurs aux niveaux actuels en 1974, lors du choc pétrolier. Un niveau de 100 est synonyme de stabilité du rapport entre exportations et importations. En novembre dernier, ce taux de couverture ressortait à 83,3%, et à 87,7% pour les 12 derniers mois. En 2003, le solde avait pour la dernière fois été positif à 100,3%. Les niveaux actuels ramènent la France à la situation de 1982 (87,1%), soit la période du contrecoup du second choc pétrolier, soulignent les Douanes. La France avait connu un excédent record depuis 1971 lors de l'année 1997, avec un taux de couverture de 110,1%, qui correspondait alors à un excédent commercial de 23,8 Milliards d'Euros.



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