France / Eco : Euler Hermes voit la croissance française se tasser de 0,5% cette année

16/01/2009 - 10:22 - Boursier.com

Selon le dernier bulletin économique d'Euler Hermes, la France devrait voir son PIB être négatif de 0,5% en 2009...

Selon le dernier bulletin économique d'Euler Hermes, la France devrait voir son PIB être négatif de 0,5% en 2009. Victime de trois chocs successifs, la France verrait sa croissance redevenir positive, au mieux au printemps 2009. Pour Euler Hermes, "l'envolée des prix des matières premières énergétiques et alimentaires ont d'abord annulé la progression des revenus réels des ménages et stoppé net la consommation : de janvier à novembre 2008, la consommation des ménages en produits manufacturés n'a plus progressé du tout, alors qu'elle évoluait sur un rythme de l'ordre de 3,5% par an depuis 2003. Parallèlement, la crise de confiance qui s'étendait dans le monde en début d'année a mis fin à l'expansion du cycle immobilier français, et le secteur du bâtiment est plongé rapidement en récession. Ensuite, la crise financière qui s'emballe à l'automne à la suite de la faillite de Lehman Brothers entraine une forte restriction de crédits, amenant les entreprises à réduire leur budget prévisionnel et à reporter leurs projets d'investissement. Enfin, la demande extérieure entraîne les exportations industrielles dans la chute, et le glissement annuel de la production industrielle française tombe fin octobre à son plus bas niveau historique (-9,5%)". La diffusion progressive des différents chocs dans l'économie devrait entretenir au premier semestre la crise : les destructions d'emplois pesant sur les revenus des ménages et les réductions de coûts de production limitant la demande interne. En outre, au vu des évolutions d'autorisations de construction, le secteur du BTP connaîtrait une contraction de son activité au moins jusqu'en 2010, car le cycle de ce secteur est plus long. Enfin, "le plan de relance budgétaire français, d'un montant de l'ordre de 0,4% de PIB, est essentiellement ciblé sur l'investissement des entreprises, et vise par conséquent un impact structurel plus que de court terme". Un facteur amortisseur devrait toutefois profiter à l'activité française : le repli de l'inflation (passée de 3,6% en août à 1,6% en novembre 2008) provoquée par la chute des prix énergétiques soutient dès l'hiver les revenus réels des ménages. Toutefois le ralentissement de lamasse salariale, avec une projection de 210.000 emplois détruits dans le secteur privé en 2009, ainsi que le repli des profits des entreprises familiales, jouent en sens inverse. Au total, le pouvoir d'achat des revenus des ménages français devrait progresser de 0% en 2009 après 1% en 2008. Si cette stagnation interdit une remontée rapide de la consommation des ménages, cette dernière devrait reprendre un peu de couleurs à l'été et pourrait constituer le premier levier de sortie de crise pour l'économie. Du fait de la profondeur de la crise industrielle traversée, la stabilisation de la production ne peut pas être attendue avant fin 2009. L'écoulement du trop plein de stocks du milieu de l'année 2008, ainsi que la poursuite de la diffusion de la crise dans les échanges mondiaux (notamment dans les pays émergents), repoussent à tard dans l'année 2009 la reprise de production à un rythme permettant de stopper l'hémorragie des emplois. La reprise de l'investissement des entreprises ne peut s'envisager que 2010, lorsque des perspectives un peu moins négatives s'offriront aux entrepreneurs. Euler Hermes conclut par le fait que "le double effet de moindres rentrées fiscales liées à la crise et des dépenses supplémentaires qui seront inscrites dans le Projet de loi de Finances rectificatives pour 2009 devrait entraîner le déficit public français autour de -4,5% du PIB en 2009".



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