Une semaine de Bourse - La finance fait plonger les marchés

16/01/2009 - 19:20 - Option Finance

(AOF) - Pas de répit sur les marchés. A New York, l'indice Dow Jones se préparait vendredi soir à achever la semaine en repli de plus de 5 %. A Paris, l'indice CAC 40 a terminé sur une perte hebdomadaire de 8,57 % à 3 016,75 points. Jeudi, l'indice vedette de la Bourse de Paris a clôturé pour la première fois depuis le 5 décembre sous les 3 000 points, signant du même coup sa septième séance de baisse consécutive et s'approchant de son plus bas annuel de 2008 à 2 881,26 points. Les marchés européens ont été peu réactifs à la baisse des taux d'intérêt de 50 points de base à 2 % décidée jeudi par la BCE. En réalité, l'attention des investisseurs se concentre sur l'état de santé de l'économie américaine et de ses entreprises. A cet égard, les chiffres publiés tout au long de la semaine n'ont pas apaisé les esprits. Outre-Atlantique, les ventes au détail ont chuté de 2,7 % en décembre, signe que la récession commencée officiellement il y a un an se poursuit. Du côté des entreprises, la situation est tout aussi préoccupante. En début de semaine, le géant de l'aluminium Alcoa a marqué le coup d'envoi de la saison des résultats aux Etats-Unis par une perte trimestrielle, la première depuis six ans. Mais ce sont surtout les banques américaines qui pèsent sur les indices. Ainsi, Bank of America s'apprêtait vendredi soir à terminer la semaine sur un repli de plus de 40 %, malgré l'assurance de recevoir 20 milliards de dollars de l'Etat pour l'aider à intégrer Merrill Lynch. Bank of America a par ailleurs publié une perte trimestrielle de 1,79 milliard de dollars. Autre valeur très secouée, Citigroup a publié une perte trimestrielle de 8,29 milliards de dollars et annoncé sa scission en deux entités opérationnelles. Les doutes sur la solidité du secteur financier se sont propagés en Europe. Une étude de Morgan Stanley sur HSBC, la première banque européenne, a mis le feu aux poudres, le broker évoquant la possibilité d'une nouvelle augmentation de capital de 20 milliards de livres et d'une division par deux du dividende. La perte, plus importante que prévue, anticipée par Deutsche Bank pour 2008 et les propos pessimistes du directeur général de JPMorgan, James Dimon, selon lesquels la crise financière devrait encore empirer cette année, notamment sur le front du crédit, ont fini de noircir le tableau. Dans ce climat de défiance, les banques françaises ont été violemment chahutées. Dexia a plongé de 20,8 % en cinq séances, Société Générale de 11,7 % et BNP Paribas de 14,8 %. En outre, le titre BNP Paribas a été pénalisé par une rumeur selon laquelle la banque pourrait faire des concessions pour débloquer le rachat de Fortis, suspendu par la justice belge. Crédit Agricole a terminé la semaine sur une perte mesurée (- 6 %), soutenu par le relèvement de recommandation à Neutre de Credit Suisse. Les compagnies d'assurances n'ont pas été épargnées. Axa a trébuché la semaine dernière de 14,8 %, Euler Hermes de 24,5 % et CNP Assurances de 11,3 %. Les valeurs automobiles dérapent, Peugeot (- 1,9 % sur la semaine) tient la route. Le constructeur automobile a bénéficié d'une cascade de relèvements de recommandations. Credit Suisse a relevé la sienne à Surperformance. ING a initié sa couverture à Achat et Goldman Sachs a relevé son conseil à Neutre. Les autres valeurs du secteur ont peu ou pas profité du sillage de Peugeot. Michelin termine la semaine sur une perte de 8,6 %. Société Générale a relevé sa recommandation sur le titre de Vente à Achat. L'équipementier Faurecia perd lui 0,84 %. Renault a dérapé de 20 %. Goldman Sachs a réduit sa recommandation sur le titre de Neutre à Vendre. Selon la presse, l'Etat, qui s'apprête à injecter des sommes massives dans la filière, pousserait le groupe à renoncer à son dividende. Il n'en fallait pas plus pour jeter un froid sur la valeur. Les valeurs cycliques continuent de payer l'aversion au risque des marchés. Lafarge (-17,1 % à 41,4 euros) accuse l'un des plus forts replis de la cote. Cheuvreux est passé à Vendre sur le titre, tandis que Credit Suisse a confirmé sa recommandation négative sur le secteur des matériaux de construction et abaissé son objectif de cours à 47 euros. Dans son sillage, Saint-Gobain a chuté de 16,1 %. Rhodia (- 21,3 % à 3,6 euros) n'en finit plus de sombrer. Dans un entretien accordé à la presse, Jean-Pierre Clamadieu, le P-DG du groupe de chimie, a reconnu que Rhodia souffrait d'une visibilité encore faible pour 2009. La santé profite de son statut de secteur défensif. Sanofi-Aventis (+ 3,4 % à 48,9 euros) a réalisé la meilleure performance du CAC 40 cette semaine. En disgrâce ces dernières années, en raison de sa forte exposition aux génériques et de ses coûts de fonctionnement élevés, le groupe a retrouvé les faveurs des investisseurs dans un marché boursier très volatil. Au-delà des qualités défensives propres au secteur, le titre bénéficie de l'arrivée de Chris Viehbacher à la tête du groupe à la place de Gérard Le Fur, jugé responsable de l'échec de l'Acomplia. Confiant dans les perspectives du cinquième laboratoire mondial, Oddo a relevé sa recommandation sur le titre d'Accumuler à Achat. Hors CAC 40, Ipsen (+ 2,68 %) s'est offert l'une des plus importantes progressions du SBF 120. (P-J.L)