Economie : l'Europe sévèrement rattrapée par la crise

19/01/2009 - 13:21 - Boursier.com

La Commission Européenne a publié ce matin ses prévisions économiques intermédiaires pour 2009 / 2010, une quinzaine de jours plus tôt que la date...

La Commission Européenne a publié ce matin ses prévisions économiques intermédiaires pour 2009 / 2010, une quinzaine de jours plus tôt que la date habituellement retenue. Mais la crise est là et Bruxelles entend montrer sa réactivité dans un contexte pour le moins heurté. Le produit intérieur brut de l'Union Européenne est donc attendu en baisse de 1,8% cette année, et même de -1,9% pour l'Eurozone. Il devrait cependant "connaître une légère remontée de 0,5% en 2010", selon la Commission, qui a expliqué que "cette situation résulte des effets de la crise financière profonde sur l'économie réelle et de son corollaire, le ralentissement de l'activité économique mondiale, qui se traduit par une forte contraction des échanges commerciaux internationaux et de la production manufacturière et, dans certains pays, par des corrections du marché du logement". Cette "annus horribilis" 2009 fait suite à un exercice 2008 déjà médiocre, qui devrait être sanctionné par une progression de 1% du PIB pour l'UE et l'Eurozone (la publication officielle des chiffres 2008 est prévue le 13 février prochain). Evidemment, tous les indicateurs se dégradent, à commencer par le taux de chômage de l'Union, qui devrait donc atteindre 8,75% en 2009 (et même 9,15% pour l'Eurozone) et poursuivre son ascension en 2010 pour dépasser les 10% (10,15% en vue dans l'Eurozone). En ce qui concerne plus spécifiquement la France, la performance en terme de croissance du PIB est plutôt dans la moyenne, mais les indicateurs d'emploi et budgétaires devraient s'affoler. Ainsi la Commission estime-t-elle que la croissance a atteint 0,7% en 2008 (soit -1,6% sur le dernier trimestre 2008), mais que 2009 se soldera par une performance négative de 1,8%, dont une forte baisse au 1er semestre avant une stabilisation au second. En 2010, la croissance devrait repartir modestement de l'avant (+0,4%). En revanche, côté chômage, c'est l'explosion : le taux moyen devrait croître à 9,8% l'année prochaine et même dépasser le cap des 10% en 2010 (10,6%, selon la Commission). Le pacte de Stabilité devrait en prendre un sérieux coup lui aussi : selon Bruxelles, le déficit budgétaire français est déjà hors limite en 2008 (3,2%), mais il devrait complètement sortir des rails cette année avec un niveau de 5,4% prévu, compte tenu du plan de relance et des mesures d'incitations. En 2010, la situation devrait légèrement s'améliorer pour ramener le déficit à 5%. Evidemment dans ce contexte, la dette publique va gonfler pour représenter 72,4% du PIB l'année prochaine, et même à 76% en 2010, selon la Commission. La France n'est pas la seule à se diriger vers deux années compliquées. Parmi les prévisions distillées par la Commission, on peut citer la baisse du PIB de 2,3% du PIB allemand cette année, ou celle de 5% envisagée pour l'Irlande. En Espagne, le taux de chômage devrait atteindre 16,1% cette année et même 18,7% l'année prochaine, tandis que la Grande-Bretagne verrait un déficit budgétaire creusé à 7,8% cette année, ou que l'Italie enregistrerait un aggravement de sa dette publique à 110,3% de son PIB en 2010. L'économie américaine est malade et bien malade. Ce matin, Standard & Poor's a dégradé la notation souveraine du Royaume d'Espagne de "AAA" à "AA+", estimant "que les conditions économiques et de marché actuelles ont mis en lumière les faiblesses structurelles de l'économie espagnole, qui sont incompatibles avec la notation AAA". La perspective est "stable". La semaine dernière, l'agence avait abaissé de "A" à "A-" la note souveraine de la Grèce. S&P avait récemment émis des alertes sur les dettes espagnole, irlandaise et grecque, soit trois des pays parmi les plus sévèrement rattrapés par la crise dans l'Eurozone.



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