INFOGRAMES gagne 7%, sa filiale américaine a renoué les bénéfices

10/11/2006 - 16:19 - Option Finance

(AOF) - Infogrames bondit de 6,98% à 0,46 euro alors que sa filiale américaine, Atari, a renoué avec les bénéfices au deuxième trimestre clos fin septembre. En effet, l'éditeur de jeux vidéo a affiché un bénéfice net de 0,3 million de dollars, contre une perte nette de 25,2 millions de dollars sur la même période de l'exercice précédent. Par ailleurs, la société a réduit sa perte au titre des activités poursuivies de 22,3 millions de dollars à -9,5 millions de dollars. Le chiffre d'affaires est lui ressorti à 28,6 millions de dollars, contre 38,4 millions de dollars, un an plus tôt. "Les résultats présentés par Atari Inc traduisent la poursuite des effets positifs du plan d'actions mené par le groupe depuis début 2006, déjà sensibles sur le premier trimestre de l'exercice en cours", a souligné Infogrames. Cette forte progression d'Infogrames intervient également la veille de la commercialisation au Japon de la nouvelle console de Sony : la PS3. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Infogrames Entertainment est une société internationale de production et de distribution de jeux vidéos sur consoles et PC. Fondé au début des années 1980 par Bruno Bonnell et Christophe Sapet, c'est avec le rachat de l'américain GT Interactive en 1999 que le groupe se hisse aux tous premiers rangs mondiaux du secteur (aujourd'hui 2ème éditeur indépendant aux Etats-Unis). Infogrames Entertainment, qui a universellement adopté pour ses activités commerciales la marque Atari, héritée d'Hasbro Interactive, emploie plus de 1800 personnes et distribue ses titres dans 60 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec l'acquisition d'Hasbro Interactive, Infogrames a hérité d'une marque phare de l'industrie des jeux : Atari. C'est désormais sous ce label à forte notoriété que sont commercialisés l'ensemble des titres du groupe. - Le groupe dispose d'un catalogue diversifié de plus de 1000 jeux, qui comprend notamment des titres majeurs (Alone in the Dark, V-Rally ...) et des licences exclusives (Astérix, Looney Tunes, Matrix, Mission Impossible, Monopoly, Terminator...). - Plus qu'un vendeur de jeux, Infogrames se positionne également comme un gestionnaire de droits, prenant soit la décision de développer lui-même ses licences, soit celle de les confier à un tiers. - Le marché des jeux devrait connaître une hausse en 2006 et une explosion en 2007, grâce à l'arrivée des consoles de nouvelle génération.

Les points faibles de la valeur

- Début février 2006, le groupe a été contraint de réviser les comptes du premier semestre publiés fin novembre 2005 en raison des mauvais résultats d'Atari aux Etats-Unis. Dans le sillage de cette annonce, les banques ont obligé le groupe à procéder à un remboursement anticipé de crédits à court et moyen terme. Infogrames est ainsi contraint de trouver un accord avec ses créanciers pour de nouveaux concours bancaires à moyen terme et devra mettre en vente certains actifs, notamment des licences. - Le groupe était toujours endetté à hauteur de 182 millions d'euros en septembre 2005. - Les analystes s'inquiètent de la capacité du groupe à pouvoir financer les investissements, très lourds, liés aux nouvelles consoles. Les charges de développement et de lancement des nouveaux jeux sont en effet en constante augmentation, sans que le succès soit garanti. Il faut désormais compter 15 à 20 millions d'euros d'investissement (hors marketing) pour un jeu à succès.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles. - La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéos, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes). - La tendance du marché américain des jeux vidéos préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen. - Le secteur des jeux vidéo entre dans une nouvelle phase de transition avec l'arrivée, dès fin 2005, des consoles de nouvelle génération (la Xbox 360 de Microsoft ouvre le bal, suivie de la Playstation 3 de Sony et de la Revolution de Nintendo en 2006). - Le secteur du jeu vidéo dépasse progressivement le périmètre des consoles dédiées et des ordinateurs personnels. Il devient de plus en plus accessible sur une multitude de supports (téléphones portables, Internet, assistants personnels, lecteurs MP3...). - Le mouvement de concentration est engagé et devrait s'accélérer. Il y a une dizaine de grands éditeurs-distributeurs de jeux vidéo dans le monde. A terme, il ne devrait plus en rester que cinq ou six.