(AOF) - Comme il en a l'habitude depuis quelques mois, Carlos Ghosn s'est montré particulièrement alarmiste concernant l'industrie l'automobile. "C'est bien la survie d'un certain nombre de constructeurs, de fournisseurs et de distributeurs qui est jeu dans les mois à venir", a déclaré le directeur général de Renault à l'occasion des états généraux de l'automobile, en estimant que la crise ne serait pas de courte durée. Les années 2009 et 2010 "s'annoncent difficiles, voire décisives" pour le secteur, a martelé le dirigeant, avant de dénoncer les mesures de soutien au secteur automobile prises jusqu'à présent par les pays européens. Ces dispositions "semblent aujourd'hui insuffisantes", selon Carlos Ghosn, qui a appelé à "une politique coordonnée et harmonisée au niveau européen". "Si on arrive à suspendre par exemple la taxe professionnelle sur la filière automobile ou à déplacer les charges sur l'ensemble des voitures vendues et non pas sur les voitures qui sont fabriquées en France, vous avez résolu une très grande partie du problème", a notamment proposé le président de Renault-Nissan. Parallèlement, François Fillon a annoncé que l'aide de l'Etat en faveur des constructeurs automobiles français serait au total de "l'ordre de 5 ou 6 milliards d'euros". Le Premier ministre a toutefois prévenu qu'il n'y aurait "pas d'effort de l'Etat sans engagement des constructeurs". "Il n'est pas question que l'Etat vienne en aide à un constructeur qui déciderait de fermer purement et simplement un ou des sites de production en France", a averti François Fillon. "La France ne laissera pas tomber son industrie automobile", a t-il conclu, en indiquant qu'il y avait "urgence" à ce que la Commission européenne approuve les aides envisagées par les Etats membres. M-L.H.