Automobile : "il faut absolument renforcer les constructeurs français"

21/01/2009 - 17:09 - Boursier.com

Dans le cadre des Etats Généraux de l'automobile, rien a été tranché quant aux modalités d'octroi d'aides à la filière en France...

Dans le cadre des Etats Généraux de l'automobile, rien a été tranché quant aux modalités d'octroi d'aides à la filière en France... Seule certitude, une enveloppe globale de 5 à 6 Milliards d'Euros sera bien débloquée par l'Etat. Sur ce montant, 2,4 Milliards d'Euros ont déjà été annoncés en décembre. Ces Etats Généraux ont donc statué sur un périmètre supplémentaire de 2,6 à 3,6 MdsE. En contrepartie, les constructeurs devraient, notamment, s'engager à ne pas délocaliser, mais aussi revoir leur politique de rétribution des dirigeants et actionnaires. S'exprimant dans 'Le Figaro', Christian Streiff, le Président de PSA, avait déclaré ne pas solliciter de soutien financier de l'Etat, mais a simplement demandé à ce que les banques assument leurs responsabilités en matière de crédit. Un milliard d'Euros a été débloqué via le dispositif de refinancement public du secteur financier. Un autre milliard d'Euros devrait être octroyé, soit 2 MdsE en faveur du crédit automobile... Ce matin, sur RTL, Christine Lagarde a estimé la position de Christian Streiff légitime, puisque le financement des constructeurs "est un point de difficultés". Ces difficultés financières justifient donc la démarche gouvernementale, et notamment l'annonce faite par François Fillon d'allouer "entre 5 et 6 milliards pour renforcer les fonds propres de l'automobile". La ministre a précisé : "C'est un secteur en mouvance complète ! Fiat vient de prendre une participation dans Chrysler. Les constructeurs américains sont en débandade, et il faut absolument que l'on renforce les constructeurs français...". Mme Lagarde a précisé que l'Etat veillerait à ce que les patrons de l'automobile renoncent, comme les patrons des banques, à leurs 'bonus' : "Cela me paraîtrait tout à fait normal et légitime !" s'est exclamé Christine Lagarde qui a poursuivi : "Je pense qu'ils auront un sens suffisant de responsabilité pour prendre eux-mêmes ces mesures. Il me paraîtrait insensé que, d'une part, on mette de l'argent -c'est-à-dire l'argent des Français dans des secteurs industriels- dans des constructeurs automobiles chez Renault et chez Peugeot, et qu'avec cet argent, les Conseils d'Administration décident d'attribuer des bonus !". Dans l'immédiat, si les contreparties de l'allocation à la filière automobile ne sont pas clairement définies, il est possible que les aides de l'Etat Français aillent au-delà d'une simple enveloppe de 5 à 6 MdsE... ou tout au moins qu'il y réfléchisse. Le Directeur Général de Renault, Carlos Ghosn, n'a pas manqué de rappeler, lors de ces Etats Généraux de l'automobile, les surcoûts en fin de chaîne engendrés sur tout véhicule construit en France, et notamment le poids des charges sociales et salariales. Ce montant évalué par le patron de Renault à 1.400 Euros par véhicule est directement remis en perspective d'une marge de 'seulement' 300 à 400 Euros dégagée sur les ventes selon les constructeurs français... Le discours aurait d'ores et déjà trouvé une oreille attentive auprès du porte-parole du Gouvernement et Secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Châtel... L'ensemble des mesures retenues en faveur de la filière automobile française sera révélé par le Président Nicolas Sarkozy lui-même, probablement courant février... En complément, les constructeurs français pourront également compter sur les 4 MdsE que la Banque Européenne d'Investissement (BEI) envisage de débloquer pour la filière européenne.



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