SOCIETE GENERALE : résultat net 2008 estimé à 2 milliards d'euros

21/01/2009 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Société Générale a dévoilé des résultats estimés au titre de l'exercice 2008. S'appuyant sur ses activités de Banque de Détail et sur la diversification de son portefeuille de métiers, le groupe prévoit un résultat net part du groupe annuel de 2 milliards d'euros. Au quatrième trimestre 2008, le résultat net part du groupe estimé devrait être à l'équilibre. En Banque de Financement et d'Investissement, Société Générale devrait afficher un résultat net proche de l'équilibre sur le trimestre. "Dans les activités de Dérivés Actions, ce trimestre est marqué par de faibles performances commerciales, liées notamment à l'attentisme des investisseurs", a indiqué le groupe. Parallèlement, les activités de trading enregistrent des pertes "dont l'ampleur a pu être limitée par la politique de réduction des risques de marché engagée par Société Générale depuis plusieurs trimestres et par l'attitude prudente des opérateurs de marché face à la dislocation exceptionnelle des marchés financiers constatée au quatrième trimestre 2008", a déclaré l'établissement financier. Société Générale accueille favorablement la mise en place rapide du deuxième volet du plan français de renforcement des fonds propres des banques leur permettant d'accompagner la croissance des encours de crédits à l'économie française, tout en maintenant des niveaux élevés de ratio de solvabilité. Pour rappel, à fin novembre la progression des encours de crédits à l'économie française s'établissait à +9,0% en rythme annuel (source Banque de France) pour l'ensemble du secteur bancaire, et à +11,7% pour Société Générale. Conformément à ses engagements, le groupe entend poursuivre en 2009 sa mission de financement de l'économie française en utilisant la seconde tranche de 1,7 milliard d'euros proposée par l'Etat français. Société Générale déterminera d'ici l'été prochain, la nature de l'instrument qu'il proposera à la souscription de l'Etat. Le Conseil d'Administration décidera le 17 février prochain du niveau du dividende par action qu'il proposera à l'Assemblée Générale. Société Générale afficherait un ratio Tier 1 Bâle II d'environ 8,5% à fin décembre 2008. Il serait proche de 9%, après prise en compte du deuxième volet du plan français de renforcement des fonds propres des banques. Le groupe publiera ses résultats annuels 2008 le mercredi 18 février 2009. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés. Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position "frauduleuses" d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros. La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Points forts de la valeur

- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %. - Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer. - Le titre est opéable. - La banque est jugée bien capitalisée et son business mix est considéré comme solide dans l'environnement actuel, avec une gestion du risque efficace.

Points faibles de la valeur

- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne. - Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France. - Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers. - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail. - La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'affût d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.