AIR FRANCE-KLM : la baisse des tarifs n'endigue pas la chute du titre

21/01/2009 - 10:27 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM a annoncé une nouvelle grille tarifaire revue à la baisse pour ses vols intérieurs. Le prix des billets devrait être abaissé à compter du 3 février prochain. Ainsi, le prix d'un voyage aller-retour devrait connaître une réduction comprise entre 2 et 60 euros, toute taxe comprise. Le transporteur franco-néerlandais promet également un assouplissement des conditions d'accès aux promotions. Air France-KLM cherche ainsi à lutter contre la concurrence accrue du TGV pour tenter de combattre le recul de ses ventes. Cette annonce ne parvient toutefois pas à stopper la chute du titre, qui observe un recul de 6,51% à 7,28 euros. Le titre avait déjà dégringolé de 9,48% et de 7,95% sur les deux dernières séances. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Air France est devenue la première compagnie mondiale en terme de chiffre d'affaires depuis sa fusion avec la société néerlandaise KLM, avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 19 milliards d'euros et des perspectives de synergies importantes. Le groupe Air France-KLM concentre ses activités autour de trois métiers principaux : le transport de passagers, le transport de fret et les services de maintenance et d'entretien.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme de plus en plus comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Les "hub" (plate-forme de correspondance) d'Air France et de KLM, respectivement Roissy et Schiphol, assurent au groupe une capacité de développement unique en Europe, et un énorme avantage stratégique sur ses concurrents. - Le mouvement de concentration qui se profile dans le secteur aérien pourrait servir Air France-KLM, qui pourrait participer au sauvetage d'Alitalia, et sortir renforcé des difficultés de certaines petites compagnies. - L'appartenance à l'alliance Skyteam constitue un atout commercial majeur. Desservant 684 destinations dans 133 pays, SkyTeam s'est imposée en cinq ans comme une alliance de référence. - Air France bénéficie d'une situation financière saine, et d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - L'âge de la flotte d'Air France-KLM : 9,1 ans seulement contre 14 à 15 ans pour certains de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe, malgré les couvertures. - Sous l'effet de la récente flambée des prix du carburant, Air France-KLM a multiplié les surcharges carburant, qui alourdissent le prix des billets et découragent une partie de la clientèle.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Comme Air France et KLM l'étaient, le nouveau groupe qu'ils forment reste sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques et à la confiance des voyageurs. - En outre, en particulier lorsque le climat général est perturbé (guerres, craintes d'attentats, épidémies), les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre.