REMY COINTREAU anticipe un repli de 15% de son ROC

22/01/2009 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Rémy Cointreau a réalisé un chiffre d'affaires de 604,5 millions d'euros, en recul de 4,2% sur les neuf premiers mois de son exercice. La croissance organique est ressortie à -1%, dont +0,9% pour les marques du groupe. " La croissance en Chine et en Asie du Sud-Est depuis le début de l'année compense les effets du ralentissement de l'économie mondiale et du déstockage des grossistes, en particulier aux Etats-Unis et en Russie ", a expliqué le groupe de vins et spiritueux. L'activité Cognac a enregistré un chiffre d'affaires de 271,40 millions d'euros et une croissance organique de 4,2%. Le segment Liqueurs & Spiritueux affiché des ventes de 158,6 millions d'euros et une croissance interne de -1,3%. Quant aux ventes de Champagne, elles se sont élevées à 113,8 millions d'euros, soit une croissance organique de -3,5%. Concernant ses perspectives, Rémy Cointreau table pour l'exercice sur un résultat opérationnel courant (ROC), à taux de change constants, en baisse d'environ 15%. Le groupe a précisé que ce résultat sera impacté par les surcoûts " temporaires " liés à la sortie de Maxxium, mais aussi par les conditions de marché constatées aujourd'hui. Il juge cependant que l'impact sera " sensiblement moindre au niveau du résultat net publié ". Au-delà de cet exercice, Rémy Cointreau " vise une reprise de la croissance organique de la rentabilité qu'il enregistre depuis quatre ans ". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels. - Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement " haut de gamme " et l'espoir de dégager "une formidable rentabilité" à moyen terme.

Les points faibles de la valeur

- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires. - L'accord global de distribution avec Maxxium prend fin à compter du 30 mars 2009. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre. -Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

En France, et pour la première fois depuis de nombreuses années, les volumes vendus des produits de grande consommation ont fléchi depuis début 2008. Cette évolution n'est plus compensée par la progression des ventes en valeur, autorisée par les innovations des industriels et la demande des consommateurs pour certains produits de qualité. Les ménages se tournent plutôt vers les marques de distributeurs (MDD), qui ne cessent de grignoter des parts de marché. Les grandes marques réagissent en cherchant à consolider leur référencement chez les hard-discounters (Lidl en distribue ainsi aujourd'hui près de deux cents) ou en développant des produits de base (Danone a par exemple lancé un pack de 6 yaourts vendus à 1 euro). Se distinguer des MDD est néanmoins vital. Si Danone compte adapter ses produits à l'évolution du pouvoir d'achat, il continuera, dans le même temps, à soutenir ses marques en focalisant ses efforts sur l'innovation, la communication et la publicité.