INGENICO ignore la crise

23/01/2009 - 19:13 - Option Finance

(AOF) - Ingenico (+12% à 11,65 euros) a signé la meilleure performance du SBF 120 cette semaine grâce à la publication d'un chiffre d'affaires 2008 conforme aux attentes et au maintien de ses objectifs de résultats. Le spécialiste des transactions électroniques sécurisées a souligné que son exposition au ralentissement de la consommation restait limitée et qu'il n'avait " pas constaté, à ce jour, de retard dans les prises de décision de ses clients ". Fortis Bank a réitéré sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 14 euros. L'analyste estime que le groupe est bien placé pour faire face à des conditions de marché adverses. Au cours de l'exercice 2008, Ingenico a réalisé un chiffre d'affaires de 728 millions d'euros, en progression de 7% en pro forma et en ligne avec les prévisions des analystes. Le groupe a précisé que les données en pro forma incluent l'activité de Sagem Monetel en 2007 et 2008 et à taux de change constants. Le groupe a mis en avant la solidité de son modèle économique, la pertinence de sa présence dans les pays émergents, sa politique de croissance externe ciblée et réussie (notamment Sagem Monetel et Fujian Landi) et la grande qualité de son offre. En termes de rentabilité, Ingenico a confirmé son objectif annuel de marge opérationnelle entre 12 et 13%. Cette marge est calculée sur la base du résultat opérationnel ajusté, avant écritures liées aux acquisitions de Sagem Monetel, Moneyline, Planet et Fujian Landi. Les coûts liés à l'intégration de Sagem Monetel devraient être, comme attendus, de l'ordre de 12 millions d'euros tandis que le résultat financier, du fait de la forte volatilité des changes au cours du second semestre 2008, devrait s'établir à environ - 10 millions d'euros. Pour l'année qui vient de débuter, le spécialiste des transactions électroniques sécurisées anticipe la poursuite de la croissance organique du chiffre d'affaires malgré " un contexte économique incertain ". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ingenico a été l'inventeur, il y a une vingtaine d'années, du premier terminal monétique. Depuis le groupe conçoit, développe et commercialise des solutions de paiements sécurisés. Ingenico est un fournisseur de dimension mondiale des solutions de paiements fixes, mobiles, intégrés ou automatisés. Le marché des transactions sécurisées concerne un nombre toujours croissant de secteurs d'activité tels que le commerce, la grande et moyenne distribution, le pétrole, les parcs de stationnement, les transports, les services publics, les télécommunications, l'industrie, les services, la santé, les assurances, ou encore l'administration.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Ingenico profite de son statut de leader mondial et d'une gamme complète de produits. - La transaction avec Sagem Sécurité permet d'envisager une rentabilité plus élevée grâce aux effets d'échelle. - Le marché américain, où Ingenico réalise le tiers de son chiffre d'affaires, présente un fort potentiel de croissance, en raison du passage à la carte à puce dans cette région. - La poursuite de la migration vers la nouvelle norme de carte à puce EMV (Europay MasterCard Visa) mais aussi avec la forte croissance de secteurs émergents, comme le commerce mobile sécurisé et l'identité électronique devraient soutenir la croissance du groupe.

Les points faibles de la valeur

- L'opération avec Sagem Sécurité sera dilutive sur le plan du bénéfice par action en 2008. - A terme, les opérateurs télécoms, qui souhaitent faire du téléphone portable un moyen de paiement, pourraient représenter une menace pour le groupe.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Après 5 années difficiles, la lourde restructuration mise en place à partir de juin 2005 porte ses fruits. L'objectif est de retrouver un niveau de croissance organique de plus de 10% et de redresser la marge opérationnelle à 12% en 2008. - Si Ingenico veut atteindre 40 % de part de marché en 2009, il devra réaliser des acquisitions. - Si le marché américain est porteur dans le domaine des terminaux de paiement, l'exposition du groupe à cette zone lui confère une sensibilité au dollar.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.

Informatique - SSII

Le syndicat professionnel Syntec informatique a maintenu ses prévisions d'une croissance de l'ordre de 6% pour les services informatiques en 2008. Paradoxalement, la crise profite au secteur à travers le développement de l'outsourcing, qui affiche une progression annuelle comprise entre 8% et 10%. Néanmoins, Syntec affirme ne pas disposer d'une bonne visibilité sur l'ensemble de l'année 2009. Si l'activité du premier semestre devrait bénéficier d'une croissance comprise entre 2% et 4%, la seconde partie de l'année est plus incertaine du fait de réductions budgétaires supplémentaires chez certains clients issus de l'automobile ou de la grande distribution. Le secteur devrait continuer à embaucher en 2009 : une hausse des effectifs de 3000 à 5000 personnes pour les six premiers mois de 2009 est prévue par les professionnels. Toutefois la progression est moins élevée qu'en 2008, où les créations nettes d'emplois devraient s'établir entre 15000 et 20000.