STMICROELECTRONICS : perte nette 366 millions de dollars au 4T

28/01/2009 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - STMicroelectronics a essuyé une perte nette de 366 millions de dollars (277 millions d'euros) au quatrième trimestre 2008 contre un bénéfice net de 20 millions de dollars, un an auparavant. La performance du fabricant de semi-conducteurs a été affectée par la baisse de la demande, en particulier pour ses produits pour l'automobile, les communications sans-fil et les périphériques informatiques, ainsi que par un mix produits inférieur à ses prévisions, en particulier dans le sans-fil. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,276 milliards d'euros, en recul de 17%, et la marge brute a atteint 36,1%. Au quatrième trimestre 2007, la marge brute ressortait à 36,9%. La société estime que la sous-utilisation de ses usines de production a eu un impact négatif de plus de 200 points de base sur la marge brute au cours du quatrième trimestre 2008. Commentant ces résultats, Carlo Bozotti, P-DG de ST, a déclaré : " Le chiffre d'affaires net du quatrième trimestre 2008 s'établit au point milieu de la fourchette des prévisions que nous avions réactualisée et reflète l'accélération des reports et des annulations de commandes, ainsi que la baisse de la demande au cours du trimestre. Tous les segments de produits ont été négativement affectés, et tout particulièrement l'automobile, les communications sans-fil et les périphériques informatiques ". " La marge brute se situe un peu en dessous du point milieu de nos prévisions révisées, en raison notamment d'un mix produits au final inférieur à nos attentes, en particulier dans les activités sans fil," a-t-il ajouté. Au sujet des perspectives 2009, Carlo Bozotti a jugé " extrêmement difficile de prévoir quelle sera l'évolution de l'industrie en 2009", mais anticipe des gains de parts de marché. STMicroelectronics prévoit de réduire ses coûts de plus de 700 millions de dollars en 2009, " grâce aux initiatives de restructuration en cours et aux nouveaux programmes qui visent à redimensionner nos activités de production et à rationaliser nos dépenses ". Dans ce cadre, la société va supprimer 4 500 postes à travers le monde en 2009. Le groupe va également réduire de 50% ses investissements à 500 millions de dollars. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe STMicroelectronics a été créé en juin 1987 à la suite du regroupement de Thomson Semiconducteurs (France) et de SGS Microelettronica (Italie). En mai 1998, SGS-Thomson Microelectronics a pris le nom de STMicroelectronics. Le groupe franco-italien est l'un des premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs et le premier européen. Il exerce son activité dans plusieurs domaines : les télécommunications, l'électronique grand public, l'informatique ou encore l'automobile. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes en Asie-Pacifique puis en Europe et en Amérique du Nord et enfin dans les pays émergents. Le groupe compte près de 50.000 employés, 16 unités de recherche et développement avancées, 39 centres de conception et d'applications, 15 principaux sites de production et 78 bureaux de vente dans 36 pays.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- STM évolue vers un modèle d'activité dit " fab-light ", qui consiste à ne pas détenir en propre ses capacités de production. Le groupe devrait ainsi améliorer ses marges. - Avec un portefeuille de produits " différenciés ", STMicroelectronics a noué des partenariats stratégiques avec ses principaux clients, notamment dans le secteur des télécommunications et de l'électronique grand public. - La structure financière de ST Microelectronics est saine. - Le groupe a annoncé la création d'une entreprise commune avec Intel dans les mémoires flash, baptisée Numonyx. La cession de la division mémoires flash permettra au groupe de s'alléger d'un fardeau, cette activité affichant de faibles marges et étant fortement consommatrice de capitaux.

Les points faibles de la valeur

- STM évolue dans un secteur extrêmement concurrentiel et fortement cyclique qui alterne phases de surcapacités et de sous-capacités. - Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires avec Nokia, ce qui lui confère une importante exposition à la santé du fabricant finlandais de téléphones mobiles. - le groupe présente une structure de coûts plus rigide que celle de ses concurrents. - Si le groupe publie ses comptes dans la devise américaine, une grande partie de ses coûts reste libellée en euros. Le groupe met toutefois en place une politique de change qui le protège partiellement des fluctuations à la hausse comme à la baisse.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le niveau d'activité des fabricants de semi-conducteurs est bien évidemment lié à l'évolution des principaux débouchés du secteur (informatique, téléphonie mobile, électronique grand public, électronique embarquée, ou encore la domotique). Ainsi, le secteur est fortement cyclique, c'est-à-dire qu'il varie en fonction de la conjoncture et, plus particulièrement, en fonction du marché des équipements électriques et électroniques. - Parallèlement, le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur de tendance. En général, plus il est élevé, plus la demande est faible, et plus les capacités de production sont excédentaires, donc peu rentables. - Certains analystes considèrent que le marché des semi-conducteurs est désormais un marché mature, qui ne devrait plus afficher des taux de croissance supérieurs à 15 %. On peut s'attendre à voir se former à l'avenir des alliances entre les différents acteurs du secteur.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Electronique

D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.

Semi-conducteurs

La société d'études iSuppli estime que six des dix premiers fabricants mondiaux de semi-conducteurs (Samsung, Texas Instruments, Toshiba, Renesas, Sony et Hynix) devraient afficher une baisse de leur activité comprise entre 6% et 30% en 2008 par rapport à 2007. Selon la société d'études américaine Gartner, le marché mondial des semi-conducteurs devrait chuter de 4,4% à 261,9 milliards de dollars en 2008, souffrant ainsi de son premier recul depuis 2001. Gartner a, encore une fois, revu ses prévisions à la baisse après avoir auparavant tablé sur une croissance de 0,2%, et même sur un développement de 6% début 2008. Sur le seul quatrième trimestre 2008, les ventes mondiales de semi-conducteurs devraient plonger de plus de 24%. Pour 2009, Gartner a également révisé ses prévisions à la baisse avec un repli attendu de 16,3% du marché mondial. Les années suivantes seront, par contre, caractérisées par un rebond du marché mondial avec une activité en progression de 14,6% en 2010 et de 9,4% en 2011.