TOTAL lance une offre de 381 millions d'euros sur le canadien UTS Energy

28/01/2009 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Total a lancé une offre publique d'achat visant à acquérir la totalité du capital de la société canadienne UTS Energy Corporation (UTS), cotée à la bourse de Toronto, au prix de 1,3 dollar canadiens par action, soit un montant total de près de 617 millions de dollars canadiens (environ 380 millions d'euros). Cette offre, intégralement en numéraire, représente une prime d'environ 57 % sur le cours de clôture d'UTS du 27 janvier 2009 et environ 51 % sur le cours moyen pondéré des 30 derniers jours. Le principal actif d'UTS est une participation de 20 % dans le projet Fort Hills, situé en Athabasca, dans la province canadienne de l'Alberta, à environ une centaine de kilomètres au nord-est de Fort McMurray. La société canadienne Petro-Canada en est l'opérateur avec une participation de 60 %, les 20 % restants étant détenus par la société Teck Cominco. La dernière estimation des ressources du projet Fort Hills est d'environ 4 milliards de barils de bitume, a indiqué Total. Cet actif viendra consolider le portefeuille existant de Total dans la région qui comprend notamment les projets Joslyn et Northern Lights situés à proximité du projet Fort Hills et dont Total détient respectivement 74 % et 60 %. Ces projets seront également exploités par techniques minières. "En parallèle, Total a décidé de ré-évaluer les coûts, la technologie, la structure de son projet minier de Joslyn et d'en déterminer un nouveau calendrier. Les études d'engineering, menées sur l'upgrader à Edmonton, destiné à traiter le bitume des divers projets auxquels Total participe avancent comme prévu", a annoncé la compagnie pétrolière française. Cette acquisition s'inscrit dans la stratégie de Total visant à optimiser ses opérations dans les huiles lourdes de l'Athabasca, segment de l'industrie offrant un fort potentiel de développement à long terme. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Total est l'une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales. Ses activités s'exercent dans plus de 100 pays et couvrent toute la chaîne de l'industrie pétrolière, depuis l'amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz), jusqu'à l'aval (raffinage et distribution des produits pétroliers et commerce international de pétrole brut et de produits). Le quart du chiffre d'affaires du groupe est réalisé en France. Christophe de Margerie a remplacé Thierry Desmarest à la tête du groupe dès le 14 février 2007.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs. - Le groupe bénéficie d'une structure financière solide. - Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros. - Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique. - Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra sûrement attendre l'horizon 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut. - Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les compagnies pétrolières sont limitées dans leurs investissements par le regain de nationalisme pétrolier (notamment en Russie, au Venezuela, et en Iran). Après avoir investi 258 milliards de dollars dans des projets pétroliers au cours des trois dernières années, les groupes trouvent aujourd'hui moins de pétrole qu'ils n'en extraient. Depuis deux ans, aucun d'entre eux n'a réussi à renouveler la totalité de ses réserves. Certains groupes envisagent déjà " l'après-pétrole ". Ainsi, Total s'est associé à Suez et Areva pour développer un projet nucléaire à Abu Dhabi.