TOTAL : OPA de 380 millions d'euros sur le canadien UTS

28/01/2009 - 16:30 - Option Finance

(AOF) - En lançant une OPA hostile de 380 millions d'euros sur le canadien UTS Energy, Total réaffirme sa conviction d'un prix du brut élevé à moyen et long terme, soutenue par une demande contrainte par l'offre. Selon la compagnie française, les opérations dans le sable bitumineux, mélange composé de sable et de huile lourde, ne sont rentables qu'avec un prix du baril autour de 85 dollars, soit à un cours plus de deux fois supérieur à ce qu'il est actuellement. Cette opération est d'ailleurs la première dans cette branche depuis l'effondrement du marché. Le principal actif d'UTS Energy est une part de 20% dans le projet Fort Hills, situé dans la province canadienne de l'Alberta où Total est déjà bien implanté (projets Joslyn et Northern Lights). UTS Energy a déclaré que son conseil examinerait l'offre qui représente une prime d'environ 57% sur le cours de clôture d'UTS du 27 janvier 2009. Petro-Canada, opérateur de Fort Hills, pourrait faire monter les enchères tant la cible est attrayante : l'an dernier, dans le sillage du brut, le cours d'UTS a dévissé de 84%. Quoi qu'il en soit, Total démontre avec cette OPA son intérêt pour les cibles modestes dans des segments porteurs à moyen terme plutôt que pour des grand groupes aux valorisations gargantuesques, à l'image de l'espagnol Repsol. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Total est l'une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales. Ses activités s'exercent dans plus de 100 pays et couvrent toute la chaîne de l'industrie pétrolière, depuis l'amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz), jusqu'à l'aval (raffinage et distribution des produits pétroliers et commerce international de pétrole brut et de produits). Le quart du chiffre d'affaires du groupe est réalisé en France. Christophe de Margerie a remplacé Thierry Desmarest à la tête du groupe dès le 14 février 2007.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs. - Le groupe bénéficie d'une structure financière solide. - Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros. - Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique. - Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra sûrement attendre l'horizon 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut. - Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les compagnies pétrolières sont limitées dans leurs investissements par le regain de nationalisme pétrolier (notamment en Russie, au Venezuela, et en Iran). Après avoir investi 258 milliards de dollars dans des projets pétroliers au cours des trois dernières années, les groupes trouvent aujourd'hui moins de pétrole qu'ils n'en extraient. Depuis deux ans, aucun d'entre eux n'a réussi à renouveler la totalité de ses réserves. Certains groupes envisagent déjà " l'après-pétrole ". Ainsi, Total s'est associé à Suez et Areva pour développer un projet nucléaire à Abu Dhabi.